vendredi 2 septembre 2011

L’Algérie après la Libye de Kadhafi


Kadhafi est tombé. Espérons qu’éclatera son totalitarisme camouflé en « populocratie » à plébiscite tribal pré-héréditaire. Il avait réussi à étouffer toute contestation dans un linceul vert codifié sur livret de même couleur. Souhaitant, comme les autres arabes, mourir de vieillesse sur son trône, il aurait mieux valu qu’il entende la détresse de son peuple et qu’il comprenne que ce qu’il lui veut n’est pas nécessairement ce que ce peuple se veut. Je le comprends sans l’excuser, lorsqu’on règne sans partage pendant 42 ans, on finit par se croire éternel et indestructible. Les gouvernants comme lui enseignent la morale de l’Histoire à leurs peuples et oublient de la lire eux-mêmes.

On s’insurge que l’OTAN soit intervenue. J’ai été pour la force d’interposition, pas pour l’offensive contre Tripoli. Cependant, que serait-il arrivé aux rebelles libyens si l’OTAN avait laissé faire ? Au mieux, un bourbier interminable et au pire, un massacre. On voit bien qu’il n’est pas facile de dire qui avait raison et qui avait tort. En tout état de cause, ce qui est fait est fait et il est plus utile de s’adapter au présent et de penser l’avenir au lieu de pleurer un dictateur subitement devenu héros de la résistance à l’invasion philosophique et militaire.

Je ne m’attarde pas sur les raisons de la non dénonciation des exactions de Kadhafi par le régime algérien. Les reconnaître aurait été reconnaître les siennes, bien que les deux systèmes soient d’organigrammes différents. Par contre, j’ai clairement été pour l’accueil d’une partie de la famille de Kadhafi, une fois à notre porte. Ne pas les accueillir aurait été le fait de sadiques inconscients. Dans la férocité de la bataille et le souvenir de ce qu’ils leur reprochent, à tort ou à raison, des Libyens les auraient peut-être lynchés. Je ne suis pas pour cette méthode. Si les membres de la famille Kadhafi doivent être remis aux Libyens, ils devront l’être dans un cadre légal, garant de leurs droits (oui, ils en ont) et du respect des lois internationales en la matière.

Déjà avant le printemps arabe, les relations algéro-libyennes n’étaient pas au beau fixe, entre autres à cause des fréquentes volte-face et frasques de Kadhafi. Lorsqu’il a décrit l’Algérie comme « une grande  révolution qui n’a pas donné ses fruits », il a soulevé un tollé de la part de journalistes algériens dont le faux patriotisme a fait nier la vérité. Qu’on se rassure, l’Algérie finira par reconnaître le CNT ou ce qui lui succédera et les relations diplomatiques reprendront tant bien que mal. Une question reste cependant en suspens.

Jusqu’à quand aurons-nous à surveiller nos frontières avec la Libye, maintenant qu’on dit la nébuleuse AQMI en train de prendre place dans le champ politique officiel libyen ? Nos forces armées surveillent déjà nos frontières avec le Maroc.

Il est temps de se réconcilier avec nos voisins et amis de toujours pour nous consacrer à surveiller nos frontières du Sud, derrière lesquelles a élu domicile un terrorisme se réclamant d’une religion qu’il ne représente pas. Il est temps de nous consacrer à la plus grande et la plus difficile des batailles, celle de la construction d’un avenir moins lugubre, avec le courage de reconnaître les erreurs du passé et le réalisme de dire les vrais chiffres et de préparer l’après pétrole. La vraie bataille se gagnera en permettant que se mettent en place de vraies réformes. Elle se gagnera en s’ouvrant sur les autres, ses voisins en premier et dans toutes les directions qu’imposent la géographie et l’Histoire. Elle ne se gagnera pas en se barricadant derrière un nationalisme mondialement obsolète ou en criant au loup du Nord afin de rassembler par diversion et redorer le blason de la décriée seigneurie.

A propos de ce loup imaginaire, des Algériens se mobilisent, des messages circulent sur Facebook pour se préparer à défendre son pays et des groupes se créent sur le même réseau. Défendre l’Algérie contre qui ou contre quoi ? La convoitise que suscitent les sous-sols algériens n’a pas attendu le printemps et leur défense, partielle ou totale, a commencé un certain 24 février 1971. Quant au loup, je dis qu’il est dans la bergerie depuis un demi-siècle et qu’il est poilu de laine.

Dans la foulée des révoltes et révolutions arabes, Bachar el-Assad tombera inéluctablement et les regards se tourneront encore plus vers l’Algérie. Les regards des Algériens avant ceux des autres. Aux gouvernants, je conseille de relire l’actualité en se limitant à l’année passée. Au peuple, je rappelle que la révolution n’abolit pas les privilèges et qu’elle les fait juste changer de mains. Alors, n’ayons pas peur du zoomorphe épouvantail local et menons la réforme, pas la guerre.

lundi 25 juillet 2011

Je quitte certains groupes Facebook


Depuis que je suis sur Facebook, je me suis trouvé dans une jungle qu’avaient déjà commencé à explorer ceux qui m’avaient précédé sur ce réseau social. Je me suis fait de nouveaux amis et j’en ai retrouvé d’anciens que j’avais perdus de vue.

L’euphorie de la nouveauté m’a poussé à adhérer à quelques groupes, dont, naturellement, ceux traitant de thèmes se rapportant à ma ville de naissance et de résidence, Constantine. Des amis m’ont inscrit, à mon insu mais de bonne foi, à d’autres. Cependant, à mon caractère réservé et solitaire, se sont ajoutés la rareté des publications qui m’intéressent et le foisonnement des postages. Ceci sans compter les discussions de groupe qui sont le plus souvent sans intérêt notable, même si la passion de leurs auteurs pour les sujets de discussion ne fait pas de doute.

Je n’aime pas laisser les choses en suspens et je me fais un devoir de jeter un œil et de commenter, éventuellement, les publications qui s’affichent sur ma page d’accueil. Ne pas le faire reviendrait à négliger les autres et je me détesterais si je le faisais. Je suis capable de discuter en même temps avec plusieurs membres, ce que je fais déjà régulièrement. Néanmoins, mon éducation me fait penser que je frise l’impolitesse parce que, lorsque je discute avec quelqu’un, il me faut me consacrer entièrement à lui, même si mon avatar figé ne lui permet pas de voir que mon regard s’est détourné.

A cause de cela, je me suis retrouvé à faire la course pour essayer de rattraper le fil de l’actualité Facebook et pour suivre toutes les discussions en même temps. Certains savent, peut-être, que j’entretiens deux blogs, dont l’un m’occupe plus que l’autre puisqu’il traite de l’actualité dans l’aire géographique méditerranéenne et même mondiale. Or, depuis que j’ai rejoint ces groupes, je ne me consacre plus suffisamment à ces blogs et la qualité de ma production en a connu quelques bémols. Les récents incidents se rapportant à certains groupes ne sont pas la cause de ma décision, ils en sont catalyseurs.

Il faut que mes amis Facebook sachent que j’ai été honoré de les connaître et que je tiens particulièrement à conserver leur amitié. Je continuerai avec plaisir à lire ce qu’ils postent et je prendrai plaisir à commenter ce qui m’interpellera. Je lirai, par devoir et avec intérêt, les commentaires que feront mes amis à propos de mes publications, sur Facebook ou sur mes blogs.

Pour certains membres de ces groupes, mon caractère réservé et mon appréhension à frapper aux portes, par peur d’être déçu, ne m’empêchera pas de leur demander de devenir mes amis. Ils pourront accepter ou refuser sans que cela ne génère malaise. D’autres membres de ces groupes méritent certainement qu’on s’intéresse plus à eux mais le hasard aura voulu qu’ils n’aient pas eu l’occasion de montrer leur vraie valeur. Je ne crois pas qu’on puisse bien connaître quelqu’un en quelques mois seulement. L’amitié réelle a besoin de temps, probatoire et solidifiant. Qu’ils m’excusent de ne pas avoir été suffisamment perspicace pour les découvrir et qu’ils sachent que je les perds avant même de les avoir connus.

Finalement, la seule chose qui changera est que je ne serai plus submergé par les messages de groupes. Ce qui est le but même de cette décision.

J’aimerais que l’on ne se méprenne pas sur mes motifs et je sollicite, auprès de tous, compréhension et indulgence.

dimanche 24 juillet 2011

Double attentat d’Oslo : 3 rappels à inscrire sur son mémo


Le double attentat d’Oslo du 22 juillet 2011 a fait 93 morts et 97 blessés et le bilan n’est pas définitif. La monstruosité de cet acte n’est pas à redire, mais des leçons peuvent en être tirées ou rappelées.

© AFP/Scanpix/Berit Roald

L’auteur de l’attentat, Anders Behring Breivik, chrétien norvégien proche d’un parti politique d’extrême droite, aurait agi seul mais en ayant pris soin de planifier son acte et de l’argumenter, depuis 2009. Dans un  document, intitulé « 2083, une déclaration d'indépendance européenne », posté sur Internet quelques heures avant l’attentat, Anders Behring Breivik, qui se définit, sous alias, comme « commandeur des chevaliers justiciers », déverse sa haine sur les immigrés et sur le « marxisme culturel » qu’il assimile au multiculturalisme.

Il fustige également les partis politiques qui ont soutenu l’immigration. Je dois des condoléances aux familles et proches des victimes, je ne m’étonne pas qu’il y ait des givrés comme Behring Breivik et je rappelle 3 choses. Je parle de rappeler, parce que ces choses, déjà dites presque à l’excès, ne trouvent pas encore suffisamment écho.

Anders Behring Breivik © AFP/Scanpix Norway

1er rappel : Imposé par le fait qu’avant que les autorités norvégiennes n’annoncent l’identité du terroriste, des internautes ont dénoncé un attentat islamiste. Cela en dit long sur ce qu’il faut dorénavant considérer comme un cliché classique. Comme en 2004, lorsque José María Aznar s’était précipité pour annoncer que les attentas de Madrid étaient dus à l’organisation basque ETA. Ce qu’il faut retenir c’est que rien n’est évident à l’avance et même pour le double attentat d’Oslo, il n’est pas impossible que l’enquête connaisse des coups de théâtre dans le futur.

2ème rappel : Les extrémismes sont aussi dangereux les uns que les autres. Pour les victimes, il n’y a pas de différence en fonction de l’identité du terroriste et les bombes n’ont pas de race ou de confession particulières.

3ème rappel : Le terrorisme ne peut être efficacement combattu qu’en collaboration entre les pays. Dans des cas comme celui d’Oslo, les différentes communautés doivent se donner la main pour combattre les extrémismes d’où qu’ils viennent. Ceux qui refusent d’aider ou de dénoncer, sous prétexte que le dénoncé est de leur race ou de leur tendance idéologique, sont tout simplement complices. Alors, qu’ils ne se plaignent pas d’être stigmatisés ou persécutés.

Simpliste attitude de ceux qui attribuent tous les maux de leur société aux autres, aux étrangers. Une attitude à laquelle n’échappent pas les Algériens. Un méfait doit être puni dans le cadre de la loi, quelle  que soit l’origine de son auteur.

Contradictoire attitude des partis nationalistes et populistes européens qui qualifient les flux migratoires vers leurs pays d’invasion. C’est le cas d’un certain parti extrême de France, qui crie à l’invasion de son pays par les Maghrébins mais qui n’a jamais condamné l’invasion du Maghreb par son pays. D’ailleurs, si tous les Français d’origine maghrébine décidaient de s’installer dans leurs pays d’origine, il resterait quand même des musulmans. Ceux qui sont bêtes pour s’être convertis et qu’on ne voit jamais à la télé, comme pour dire que l’islam restera toujours un fait d’étrangers. Je me demande ce que dirait ce parti politique si c’étaient ces Français de souche qui demandaient à disposer de mosquées. Ce ne serait pas mal du tout comme idée.

L’extrémisme n’en est pas à sa fin, la stigmatisation aussi. Il faudra malheureusement s’attendre à de nouveaux attentats de ce genre et à de nouvelles accusations gratuites. Voulus ou non, les facteurs d’attisement de la haine sont multiples. Les initiatives d’apaisement, elles, sont timides ou éparpillées. Avec les redondances de la crise financière mondiale, dont celle que connaît actuellement la zone euro, on aura de plus en plus tendance à croire que ce sont les autres qui sont la cause de sa paupérisation, même s’ils ont été auparavant cause de son enrichissement.


vendredi 22 juillet 2011

Ramadan, un sacré mois pour faire le plein


Le ramadan approche, il devrait commencer le 1er août 2011 (1432 de l’hégire). Je dis « devrait » car on ne sait jamais, des fois qu’un pays musulman entamerait son jeûne avant ou après. Quand je vois l’incapacité des pays musulmans à parler d’une seule voix, ne serait ce que pour l’annonce officielle du début du ramadan, je ris lorsque je les entends parler d’unité. Bon, je vais prendre cela pour une blague, comme on en aime tout spécialement durant ce mois de carême.

Dès qu’on parle de ramadan, on pense aux bonnes actions. Rien de plus normal. Justement, sur Yahoo-questions, on a posé une question en relation avec le sujet de cet article : Pourquoi les restos du cœur n’ouvrent-ils que pendant le ramadan dans les pays arabes ? J’ai répondu sur Yahoo puis j’ai repris la question et je l’ai postée sur ma page Facebook. Peu de réponses, en nombre inversement proportionnel au malaise.

Dans un article précédent, j’avais brièvement parlé des 3 types d’adorateurs de Dieu : ceux qui l’adorent pour bénéficier du Paradis, ceux qui l’adorent pour échapper aux enfers et, enfin, ceux qui l’adorent pour lui-même. Dans le cas de ce que cet internaute appelle « les restos du cœur dans les pays arabes », les généreux, qui sont à remercier, sautent sur cette occasion pour faire une aumône absolutrice pour les 11 mois restants de l’année. Un imam constantinois a interpellé plusieurs fidèles qui font le grand pèlerinage à La Mecque chaque année ou presque : « Pourquoi n’aideriez vous pas des pauvres, en leur finançant des micro entreprises ou en leur achetant des véhicules pour qu’ils deviennent taxieurs, par exemple ?».

Il faut que les musulmans sachent que le fait d’avoir le ventre vide n’agrandira pas le royaume de Dieu, ce qui ne veut pas dire qu’il faut arrêter de jeûner. Lorsqu’on jeûne, on jeûne pour soi. Lorsqu’on aide un autre à s’en sortir, on contribue à son bonheur, on permet à toute une famille de subvenir à ses besoins, on réduit le chômage et la délinquance. Que rêver de mieux ?

Parlons aussi de cette habitude de la hausse des prix. Sur ce registre, deux observations.

Une : La hausse des prix durant le ramadan obéit aussi à une règle classique, celle de l’offre et de la demande. De fait, beaucoup de jeûneurs se permettent plus de consommation, voire d’excès, pendant ce mois. D’où hausse relative des prix. En même temps, ces reflexes d’augmentation de la consommation ou d’amélioration de sa qualité indiquent une tendance à céder à ses envies, ce qui est en soi un tantinet contradictoire avec le principe de privation volontaire.

Deux : Le facteur mercantiliste joue également, plus que le premier, même. Pour preuve, depuis quelques années, les produits sont de plus en plus disponibles en Algérie, à prix accessibles ou non. Les Algériens achètent donc moins à l’avance et stockent moins. Or, le ramadan n’est pas commencé que les prix s’envolent. Ces commerçants Algériens n’y allant pas avec le dos de la cuillère, les hausses sont rarement de moins de 30%. Il parait que ça s’appelle « Le mois de la miséricorde ». Si c’est ça, la miséricorde !

Comme chaque année, ramadan sera l’occasion de faire le plein, de bonnes actions ou de dinars. Aujourd’hui, beaucoup de musulmans n’ont de lien à leur religion que leur localisation géographique. A force de limiter l’islam à sa liturgie, autrement appliquée sans intelligence, ils risquent de n’être que des chiffres parmi les statistiques confessionnelles mondiales et de mal représenter leur religion. Chez eux et chez les autres.

Statistiques ethniques en France, oui et non


Le débat sur les statistiques ethniques est relancé en France. Il est la suite attendue au débat sur l’islam et la laïcité auquel a succédé celui sur l’immigration. Les partis d’extrême droite se frottent les mains et pensent que la légalisation éventuelle de ces statistiques et leur publication permettrait de démontrer que les chiffres avancés par ces partis ne sont pas exagérément alarmistes, comme l’exemple des 50% de RMIstes qui s’avéreraient, peut-être, des émigrés, comme l’affirment certains.

La relance est liée au déplacement de 10 Français, élus de banlieue, vers les Etats-Unis où ils ont été séduits par les statistiques ethniques que les EU utiliseraient à bon escient. L’exemple le plus cité est celui de l’« Affirmative Action », ou discrimination positive, qui aurait permis à Barack Obama de devenir président. Ces statistiques permettraient d’user de parité et de quotas afin de mieux proportionner la représentation ethnique dans l’administration et dans le monde du travail d’une manière générale. Ceux qui disent l’inutilité des statistiques ethniques arguent que si la parité pouvait être facilement mise en place, les femmes seraient plus représentées dans les institutions françaises.

La discrimination positive est une arme à double tranchant. Elle permettrait, en théorie, de donner un coup de pouce aux marginalisés afin qu’ils rattrapent le retard ou le réduisent. En même temps, elle pourrait obliger à favoriser un candidat à un poste donné alors qu’il n’est pas le meilleur. La qualité s’en ressentirait inévitablement et la prédominance de la considération sociale sur la professionnelle serait évidente. La même observation est valable pour la parité, d’ailleurs.

Pour les chiffres ethniques, la réalité contredit les détracteurs. On voit régulièrement sur les média, des intervenants user de ces chiffres. Cela a été le cas juste après les explications d’Eric Zemmour à propos du contrôle policier d’identité sur la base du faciès. Ce qui avait été qualifié de glissade, avait déclenché une marée de chiffres sur les origines des populations pénitentiaires en France. De toutes les façons, il est difficile de croire que des statistiques ethniques n’existent nulle part. Si c’est le cas, on se prive d’un outil vital pour évaluer les différentes politiques d’intégration et d’insertion, à échelle nationale, régionale ou locale.
Si un peu de discrimination positive serait utile, notamment pour favoriser certains dans des domaines qui ne demandent pas de formations particulières, en abuser serait synonyme de nivellement par le bas. Une diminution assurée de la qualité dans les recrutements.

La véritable solution, avec ou sans statistiques ethniques, est de faire comprendre à tout le monde que les sociétés évoluent. La solution n’est pas de rêver à des jours antérieurs plus blancs, elle est de construire avec ce qu’on a.


mercredi 20 juillet 2011

La solitude malgré Facebook



Les gens sont de plus en plus seuls. Malgré la facilitation des moyens de communication et la multiplication des réseaux sociaux comme Facebook. En fait, les gens ne se sentent pas vraiment seuls, ils se sentent abandonnés et marginalisés.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les jeunes souffrent aussi de solitude dans le monde. Une étude de la Fondation de France, pour ne citer que cet exemple, constate que : « L'isolement relationnel en France est d'une ampleur considérable : il concerne 9% de la population de plus de 18 ans ». Selon un sondage TNS-Sofres mené avec SSVP et La Croix, souffriraient de la solitude 52% des 18-24 ans et 58% des 25-34 ans, contre 42% des 65 ans et plus. En Algérie, ces chiffres n’existent pas ou ne sont pas disponibles.

© ROMAIN CHAMPALAUNE/SIPA/SIPA


La médiatisation des évènements du monde ajoute au sentiment de solitude. On se sent tellement petit face à ce qui se passe au quotidien et on voit mal comment on pourrait attirer l’attention sur soi dans cette jungle médiatique où n’ont droit de cité que quelques chanceux souffrants ou quelques heureux ou malheureux people. Comment rivaliser avec Lady Gaga alors qu’on chante et qu’on se déhanche merveilleusement bien face à son miroir ? Comment dire sa valeur aux autres sans risquer de passer pour un prétentieux ? Pas facile.

Sur Facebook, n’importe quel détenteur de compte pourrait, s’il le voulait, se faire une dizaine de nouveaux amis par jour. Dans les faits, combien d’amis qui se sont connus sur Facebook sont-ils vraiment devenus amis, c’est-à-dire à concours d’entraide, d’intimité ou de complicité ? La plupart se contentent de jeter un œil sur ce que poste tel ou tel adhérent « ami » puis de cliquer, éventuellement, sur l’onglet « J’aime », comme on esquisse un sourire de complaisance à une personne qu’on rencontre pour la première fois de sa vie. De ce point de vue, les réseaux sociaux comme Facebook sont des miroirs aux alouettes. Sans parler de l’obligation de demander à un ami, qu’on connaît depuis longtemps, s’il veut bien qu’on devienne ami. Merci Zuckerberg !

Sur le même Facebook, les femmes ont presque toujours plus d’amis que les hommes. Allez savoir pourquoi … En revanche, les hommes non célèbres qui ont le plus d’amis sont les plus seuls. Ils passent leurs temps à demander à d’autres personnes de devenir leurs amis, sans quelconque affinité. Une façon de se sentir moins seul. Et puis, comment font les membres Facebook, qui ont des milliers d’amis, pour suivre le fil d’actualité ? C’est tout simplement impossible à faire.

Aussi, beaucoup de ceux qui sont sur Facebook ont des pseudos bizarres, voire vantards. Cependant, le pseudo n’est pas si trompeur que ça. Il traduit souvent un fantasme ou un état d’esprit, momentané, peut-être, mais révélateur. On pourrait penser que ça permettrait de se protéger de l’agressivité des autres et de la prédation intersexuelle. En tout cas, ça permet aussi de se cacher pour commenter en injuriant. Commode mais lâche, dans ce cas. Et ces collections d’avatars, chez une même personne, parmi lesquels aucun ne représente vraiment les traits de ladite personne. D’ailleurs, personne n’est moche sur Facebook et personne n’est gros. Pourtant, les moches et les gros, il y en a, et ils ont le droit d’avoir des amis, comme tout le monde.

Je sais que certains de mes amis Facebook vont m’en vouloir après cet article mais je m’en voudrais encore plus si je ne leur disais pas ce que je pense. Sans se laisser leurrer par ces réseaux sociaux, il faudrait être soi-même et saisir les occasions de se rencontrer, pour de vrai.


mardi 19 juillet 2011

Gouverner Internet


La réunion initiée par Google Ideas think tank et tenue à Dublin, fin juin passé, a réuni des spécialistes des technologies de l'information et des terroristes repentis pour réfléchir à « comment éviter la radicalisation des jeunes ? Et comment ‘sauver’ ceux qui ont déjà basculé dans la violence ? ».

Au-delà des bonnes intentions affichées, celles de fluidifier la circulation de l’information et d’aider les jeunes à ne pas se radicaliser et tomber dans le terrorisme, les enjeux de cette bataille pour la e-gouvernance sont énormes. Il faut savoir qu’Internet ne restera pas limité aux ordinateurs et à l’actuel milliard de connectés dans le monde. Il touchera aux objets du quotidien.

Ainsi donc, il n’est pas du tout fantasmagorique de penser qu’on pourra savoir, depuis n’importe quel endroit au monde, ce que vous stockez dans votre réfrigérateur, qui vous appelez depuis votre téléphone portable ou les programmes que vous regardez sur votre téléviseur. Et si vous transportez un objet « marqué » électroniquement comme vous appartenant, on pourra même savoir où vous-vous trouvez, à n’importe quel moment. Effarant !

Les plus criminellement imaginatifs pourront même rêver de pouvoir faire tomber votre lave-linge en panne pour que vous en achetiez inutilement un neuf.

Le Département du Commerce états-unien, assure la supervision du DNS (Domain Name System), depuis sa création en 1983. Le DNS ayant été l’organe centralisateur des connections Internet pour la planète. Or, depuis plusieurs années, le monopole n’a cessé d’être remis en cause. Certes, l’administration états-unienne avait décidé, en 1998, de confier la gestion du DNS à une structure privée (ICANN) mais, dans les faits, aucun gouvernement n’a osé se séparer de cet avantage géostratégique et économique en le confiant à une quelconque structure non étatique. Parmi les acquis de ce combat, la possibilité, maintenant, d’avoir des noms de domaines en caractères autres que latins. En arabe ou en chinois, par exemple.

Parmi les initiatives pour penser la gestion d’Internet, et/ou sa gouvernance, une est conjoncturellement notable : le Sommet Mondial pour la Société de l’Information, organisé en 2005 en … Tunisie. Si Ben Ali avait su. Plus récemment, le G8 a tenu sa première rencontre autour de la e-gouvernance, à Deauville, en mai passé.

Parmi les organisations mondiales concernées, l’Internet Governance Forum, rattaché à l’ONU mais aussi l’OCDE. Clairement remise en question dans son existence même, par le postulat de l’e-gouvernance, cette Organisation, qui s’est réunie fin juin passé à Paris, a préfère rester neutre et prudente, en énonçant des principes rassembleurs comme la libre circulation de l’information sur Internet.

Les professionnels, eux, n’attendent pas les bonnes résolutions. Au 1er e-G8 Forum, des poids lourds du secteur avaient participé et s’étaient entretenus avec des chefs d’Etat et pas des moindres. En marge des rencontres officielles, Facebook et Google ont déjà commencé à croiser le fer pour acquérir ou garder la suprématie sur les réseaux sociaux Internet. Google a lance Google+ qui serait plus protecteur des données privées des adhérents. Facebook a riposté en lançant la vidéoconférence pour ses membres.

Les traditionnels supports de diffusion d’information, comme les quotidiens imprimés, sont obligés de penser leur actualisation et de la mettre en œuvre. On se rappelle des incidents aux bouches des métros français, où on distribuait des journaux gratuits pour pousser les lecteurs à ne plus acheter de papier et à lire sur Internet. S’ils s’y prennent à temps, les géants de l’information resteront dans la course. Des accidents de parcours comme le scandale des écoutes qui malmène en ce moment Rupert Murdoch (et même Scotland Yard et le gouvernement britannique) seront vite oubliés grâce à l’actionnariat et aux prête-noms journalistiques.

Dans ce tohu-bohu, paradoxalement silencieux sauf sur les claviers d’ordinateurs, quelle place pour des pays comme l’Algérie ?

Il ne serait pas intelligent de dire que ce n’est pas le moment et qu’il faut attendre l’annonce des réformes qui seraient en cours. L’occasion est bonne pour, au moins, étendre le réseau algérien de connections et pour améliorer ses performances. Pour ce faire, les dollars des réserves nationales pourraient très bien servir au lieu d’être distribués aux râleurs et autres grévistes sous forme d’irresponsables hausses de salaires.

Facteur essentiel de l’économie du futur, l’information n’attend pas. Il est possible pour l’Algérie d’en être, à condition qu’elle veuille réellement ne plus être un réservoir à pétrole qui, une fois à sec, dévoilerait la sécheresse de tout son environnement.

Contagieuses révoltes arabes


Après que le printemps arabe ait donné des idées aux révoltés espagnols de la place madrilène Puerta del Sol et du lectorat supplémentaire à Stéphane Hessel, voici que la grève des hôtesses de l’air et stewards de la compagnie aérienne Air Algérie donne des ailes syndicales à Air France.

Ainsi, les hôtesses de l’air et stewards de cette dernière compagnie menacent de faire grève du 29 juillet en cours au 1er août prochain. Les pilotes de ligne menacent de même. Pas pour réclamer une hausse des salaires mais pour protester contre le nouveau plan d’organisation du travail pour les vols en province et les longs courriers. Au moins, dans cette compagnie là, les réclamations sont accompagnées d’une qualité de service relativement correcte, nonobstant ce qu’en disent les compagnies low cost.

Les Arabes qu’on dit actuellement, moins à tort qu’à raison, suiveurs et non leaders, deviendraient-ils contagieux ? Décidément, les bouleversements causés par le printemps arabe, qui, d’ailleurs, semble ne pas se contenter d’une seule saison, ne sont pas que géostratégiques.

Avec la hausse régulière des prix des carburants et le développement tous azimuts des moyens de communication multimédia, dont la vidéoconférence, l’avenir de ces compagnies aériennes est plus qu’incertain. Elles feraient bien de sponsoriser des rencontres d’études sur les perspectives de leurs reconversions. Mais ça, les syndicats s’en soucient peu.

A quand un accord de libre navigation pour toutes les compagnies aériennes du monde et dans tous les pays ? Là, parallèlement aux grèves, on constaterait sûrement plus de considération pour les passagers.

dimanche 17 juillet 2011

Arrêtez de tirer sur ces femmes


Sihem Habchi, du mouvement Ni Putes Ni Soumises (NPNS) et porte-parole du candidat à la présidence de la république française Arnaud Montebourg, vient de cosigner un livret de 30 pages avec Roland Castro.

Si je soutiens le combat de NPNS, j’ai trouvé un peu mélangeur que le titre de Sihem Habchi, Ni voilées, ni violées, soit précédé de l’intitulé « Libérons-nous ! ». Quel que soit le sens que les deux auteurs aient voulu donner à cet intitulé, la suggestion est là, semblent insinuer que le voile est un emprisonnement. Celles qui le portent sous la contrainte, et il y en a, doivent être libérées de la contrainte. Celles qui le portent par choix, il y en a aussi, doivent être respectées dans leur choix. Je parle du voile tout court et non du voile intégral que je n’approuve pas. Sur la même lancée, toutes les femmes qui ne portent pas le voile ne sont pas des putes comme le pensent certains intégristes et comme semble le soutenir l’incernable Alain Soral. La diversité dans la société est signe de foisonnement de modes de pensée, donc de possibilités de proposition et de production. Le jean taille-basse n’est pas plus choquant que le voile. Ce qui est choquant c’est de porter des jeans et de se dire que tous ceux qui portent des costumes sont bêtes ou vice-versa.

Je comprends les critiques de Rokhaya Diallo qui reproche à NPNS de ne pas étendre le féminisme à toutes les femmes, qu’elles soient voilées ou non, mais je trouve abjecte l’interminable campagne de matraquage dont fait l’objet NPNS. Les musulmans clercs autoproclamés, dont l’éclairée république bloque les fatwas, se prennent pour Dieu et excommunient religieusement ou dialectiquement sans se dire que eux aussi peuvent se tromper. Ceux-là mêmes qui mettent dans la tête des adolescents qu’une femme devient respectable dès qu’elle se voile même si elle est libertine. Et qu’une femme qui ne veut pas se voiler ne peut pas être respectable même si elle est bien éduquée. Un pays musulman comme l’Algérie, où le libertinage se fait dans l’espace public et essentiellement du fait de filles voilées, contredit ce postulat de banlieues.

La preuve que l’on en veut aux femmes de s’exprimer sans être derrière leur mari est que Roland Castro, co-auteur du livre à polémique, n’est pas aussi visé par les boulets rouges que l’est Sihem Habchi. Si on reproche à cette femme ses supposés dérapages, qui n’a jamais dérapé ? Si on dit qu’elle ne représente pas les musulmanes, qui les représente ? Monsieur islam n’existe pas, comme le dit l’ouvrage de Dounia Bouzar, et madame islam n’existe pas non plus. Des femmes qui restent debout face à ces « courageux » tirs groupés ne peuvent pas être résumées en 30 pages ou caricaturées en jupes d’un jour.

Sans se laisser emporter par la lucrative surmédiatisation de ceux qui dénient la différence, il faut se rappeler que la tolérance est d’accepter l’autre alors qu’il est différent. Ne l’accepter que lorsqu’il vous ressemble s’appelle le clonage social. L’alchimie des nations peut fonctionner mais elle a besoin de tous les ingrédients à la fois.

Je ne dis pas que NPNS ne se trompe jamais, je dis que les cas de contrainte de femmes, qui existent réellement, justifient de poursuivre le combat. Des erreurs seront inévitablement commises, de la part de tous, mais que chacun comprenne que seuls ne commettent pas d’erreurs ceux qui n’agissent pas. Après la perte de vitesse, inévitable pour tout mouvement, NPNS devrait se relooker. Le même combat mais avec une présentation, j’ai envie de dire, moins agressive quelle que soit la virulence des injurieux. J’ai envie de dire mais je me retiens. Lorsque je vois la violence des attaques contre ces femmes, je doute qu’on puisse garder son calme dans de pareilles circonstances. N’empêche que le mouvement devrait s’octroyer une cure de jouvence, histoire de dire que la pensée unique ne sévira pas comme elle sévit plus au Sud et que le clergé de l’islam n’est pas pour demain. Loin s’en faut.


Ce que pourrait faire l’hôtellerie algérienne pour les quelques années à venir



Les rumeurs, fondées ou non, sur l’insécurité en Tunisie et les frontières terrestres fermées avec le Maroc poussent les Algériens à rester chez eux. Et là, les Algériens sont rappelés à la réalité du déficit en infrastructures hôtelières. Alors, la plupart reste chez elle et certains partent la journée pour faire plaisir à leurs enfants. Et même là, les infrastructures sont insuffisantes comme pour les parkings, douches, sanitaires, restaurants ou cafés-terrasses.

Loin de moi l’idée de tirer profit du malheur des Tunisiens mais l’occasion est bonne pour au moins se rendre compte des déficits et essayer d’y remédier. La chose n’est pas aussi difficile pourvu qu’on laisse l’initiative aux privés et le déclenchement de l’attrait ne devrait pas poser de problèmes insolubles au regard de la crise qui sévit en Europe et dans le monde. Cette crise signifie que les grosses fortunes hésitent à confier leur argent aux banques. Pourquoi ne pas leur proposer de l’investir dans l’hôtellerie en Algérie ? Je sais que les investisseurs hésitent, apeurés par l’incertain résultat des réformes algériennes en cours ainsi que par les agences de notation financières. En attendant que ces investisseurs soient rassurés par l’approche du gouvernement algérien et sans attendre les agences, le gouvernement pourrait agir rapidement pour rattraper partiellement le retard accusé.

En légalisant et en organisant les maisons d’hôtes. Cela permettrait d’en finir avec les maisons louées aux estivants et qui, en plus d’être souvent en état de chantier, échappent aux recettes fiscales. Qui pourrait contrôler la conformité de ces résidences d’hôtes ? Les fonctionnaires de l’ONAT (office algérien du tourisme), tout simplement. Ceux que le gouvernement vient d’assurer d’une aide sous forme de taux bonifiés à hauteur de 2 milliards de dinars.

Aider à relancer cet organisme, sous prétexte de sauver les emplois et dans le but réel de calmer la colère montante, est une fuite en avant. Nous savons pertinemment que cet organisme est dépassé quant à ses méthodes commerciales et de gestion et que les infrastructures qu’il gère sont à restaurer. Le recyclage au sein du nouvel organisme public de contrôle de la qualité hôtelière permettrait de sauver les emplois et même de recruter, tout en laissant place à une nouvelle ère d’hôtellerie. Les personnels de l’ONAT possédant déjà quelques bases, leur recyclage ne devrait pas durer trop longtemps. Quant à l’argent destiné à la sauvegarde de l’actuel office du tourisme, il pourrait servir à financer la conversion des personnels.

Autoriser les chambres d’hôtes aurait pour avantage d’accélérer la construction ou la réfection desdites maisons en chantier, de laisser l’entretien des lieux aux propriétaires mais serait également un moyen rapide de combler le déficit. Si le gouvernement s’y attèle maintenant, il serait tout à fait possible d’annoncer l’opérationnalité de ce réseau para-hôtelier pour la saison estivale 2012.

Pour les autres types de tourisme, l’article ne suffit pas. Pour le tourisme balnéaire, les grands groupes hôteliers ne résoudront pas le problème à eux seuls et il est indispensable d’ouvrir la porte aux petits investisseurs locaux. Le business du tourisme doit être cédé par l’Etat, comme beaucoup d’autres secteurs. La population qui investit se crée de l’emploi, crée de l’emploi pour les autres, construit au lieu de détruire et ne rêve plus de châteaux en Espagne mais de petits hôtels en Algérie.



vendredi 15 juillet 2011

Air Algérie : Y aurait-il du vol dans l’air ?


La grève de la compagnie nationale aérienne Air Algérie n’en finit pas de faire monter la grogne. Des centaines de passagers sont pris en otages, sans armes à feu mais avec détournement d’avions vers les hangars de garage. Les personnels navigants, stewards et hôtesses de l’air, veulent être alignés sur le statut des pilotes de ligne et une augmentation de salaires à hauteur de 106%, rien de moins. Encore heureux qu’ils n’aient pas réclamé d’être alignés sur le statut de ministre ou de président de la république en arguant que ces derniers voyagent avec la compagnie. Ce serait pas mal pour ces serveurs de limonade en verres plastiques et en altitude. Ça donne de la hauteur et de la hautaineté, encore siérait-il de garder les pieds sur terre.

Si ces personnels amélioraient leur service à bord du 1/10ème de ce qu’ils demandent, c’est-à-dire de 1,06 %, la compagnie sortirait de la liste des compagnies les plus mal accueillantes à bord.

De constat unanime, l’accueil est aussi froid que les couches d’air traversées lors des croisières, désintéressement et fautes de prononciation toutes langues confondues, en sus. Après le décollage qui n’est jamais ponctuel pour confirmer le mérite du surnom de la compagnie (Air peut-être), les bonbons et autres chewing gum déboucheurs d’oreilles, niet. Les serviettes rafraichissantes, tintin. Elles sont dans certains pilot-cases de stewards se faisant passer pour des pilotes là où ils habitent ou dans certains sacs à mains d’hôtesses avides de parfum gratuit et bon marché, témoin de leur féminin raffinement. Et n’allez pas demander un cachet d’aspirine à bord, ce serait une insulte au crédo de la compagnie et prétexte au non dit : « où est-ce qu’il se croit, celui là ? ». Rien n’est plus hilarant que ces panneaux routiers géants que l’on paye indirectement en achetant son billet d’avion et avec lesquels Air Algérie dit à ses clients : « Votre confiance nous importe ». Ca doit être un projet.

Cette compagnie avait commencé à devenir respectable à l’arrivée de la concurrente et maintenant défunte Khalifa Airways, dont le patron est en train de jouer à cache-cache avec l’administration algérienne pour nous faire croire qu’un empire a pu être bâti ex nihilo par une seule personne et en quelques années à peine, mais c’est une autre histoire.

Avec les grévistes de Air Algérie, le gouvernement reste ouvert au dialogue et c’est une bonne chose en soi. Cependant, s’il continue à céder à toutes les revendications salariales à travers le pays, même le pétrole et le gaz ne suffiront plus à équilibrer les finances de l’Etat et ne restera plus que la planche à billets, c’est-à-dire le prélude immédiat à l’inflation. Alors, où va-t-on ?

Moi, je crois qu’il serait possible de faire transporter les passagers sans stewards ni hôtesses de l’air et je parie que les passagers ne s’en apercevraient même pas. Pour avoir de l’eau minérale à bord, ces derniers n’auraient qu’à en acheter au sol avant d’embarquer. Là, les altiers serveurs et serveuses comprendraient qu’ils ne servent à rien et accepteraient peut-être de reprendre le travail en touchant le SMIG, ce qui serait déjà pas mal au regard du standing de leur prestation.

Le culot affiché sans honte et chiffré par les syndiquées demandes estomaque. Comme synonyme ou complément au « chantage », il est inévitable de penser au « vol ». Et même s’il n’y a pas de vols, il y a du vol dans l’air.

 

jeudi 7 juillet 2011

La France se droitise-t-elle ou se serre-t-elle simplement la ceinture ?


Les circulaires tombent les unes après les autres et les conventions s’organisent pour débattre de l’immigration ou pour la réguler. Le parti au pouvoir durcit le ton et veut conditionner les prestations sociales au respect du contrat d’accueil. Rien de plus normal jusque là, les immigrés sont soumis aux lois comme les autres.

Par contre, il en découle un supplément de difficulté pour les immigrés, d’origine Maghrébine notamment, pour travailler et vivre en France. La convention du moment, baptisée Les défis de l’immigration et prévue pour aujourd’hui 7 juillet, vient naturellement faire suite au débat sur l’islam et la laïcité organisé par l’UMP en avril dernier.

Des Français dénoncent une opération de séduction tournée vers les sympathisants et adhérents de l’extrême droite revigorée. D’autres, d’origine étrangère ou non, crient à la xénophobie. Si, comme je l’ai dit auparavant, l’opération de séduction est signe de tactique et donc d’appétit électoral révélateur de bonne santé politique, la xénophobie déclinée en quantité de synonymes à banderoles, elle, est discutable.

Refuser de recruter un postulant sur la base de son faciès est signe de xénophobie et, malheureusement, cela existe. Refuser de recruter un étranger non résidant en France parce que des compétences locales existent pour le même poste est compréhensible. L’exemple donné par Claude Guéant sur les maçons, entre autres, est significatif et ses chiffres n’ont pas été remis en cause. Il n’est pas normal d’abandonner ceux qui ont participé à créer la richesse sous prétexte que les temps sont durs. De même, il n’est pas possible de faire plaisir à tout le monde et de recruter tous les étrangers alors que les nationaux sont en crise. Que diraient les chômeurs Algériens si des travailleurs non Algériens leurs raflaient les postes sous le nez ? Certains diront que c’est déjà ce qui se passe. Oui mais la grogne monte et le gouvernement algérien ne pourra pas éternellement recourir aux contrats clés en main, défavorables à l’emploi des Algériens.

Je salue la volonté de codéveloppement à destination des pays d’origine et j’espère qu’il profitera réellement et directement aux concernés. Je déplore l’abandon de la personnalisation des menus dans les cantines scolaires françaises comme je déplore la Caution-retour demandée par l’UMP et qui pourrait freiner l’intensité de la mobilité, véhicule de vitaux échanges. Je laisse aux Français le soin de dire ce qu’ils pensent être ou ne pas être xénophobe et je repose les questions.

Les Algériens, pour ne parler que d’eux, vont chercher chez les autres ce qui est censé exister chez eux. Les opportunités existent, notamment pour l’initiative privée et l’entreprenariat, mais elles sont contrecarrées par la corruption. Que se passerait-il si personne n’acceptait de donner de pot de vin ? Pourtant, non seulement on donne le pot de vin mais on le propose avant même que le sollicité n’ait insinué quoi que ce soit. Dans la jurisprudence musulmane, celui qui donne le pot de vin est plus fautif que celui qui le reçoit. L’Algérie est bien un pays musulman, non ? Je connais déjà la réponse : Allah ghaleb (Dieu est contraignant). Tout aussi saisissant, aussi bien ceux qui donnent des pots de vin que ceux qui en reçoivent veulent quitter l’Algérie sous prétexte que la qualité de vie y est pourrie. Cherchez l’erreur.

La mobilité est signe de dynamisme et un pays dont les ressortissants ne voyagent plus s’affaiblit. Cependant, on peut bouger sans laisser derrière soi désorganisation et chaos à retardement. Les Algériens qui sont partis en faisant cela, et il y en a beaucoup, n’ont pas compris que faire mal aux autres finit par rattraper le malfaisant où qu’il soit. Lorsque les pays occidentaux, la France ou d’autres, les auront indirectement forcés au retour, ces Algériens retrouveront ici le cadeau empoisonné qu’ils avaient laissé avant leur départ. Plus pourri mais plus riche en enseignements.

Les Français gagneraient à ne pas passer à côté des compétences étrangères qui conditionnent leur polarisation de talents et, donc, de leadership dans de multiples domaines. Les Algériens gagneraient à penser à faire un peu de bien à leur pays, même s’ils sont libres de désirer s’installer ailleurs. Chercher les erreurs est le préalable à toute proposition de solution. Ne les chercher que chez les autres relève de l’auto-absolution, flatteuse de l’égo et amie de la fainéantise.



mercredi 6 juillet 2011

Ouverture sur fond d'improvisation



Des rumeurs circulent sur le ratage de l’ouverture de la 5ème édition du Festival Culturel National du Malouf de Constantine, le 4 du courant juillet. Un article publié dans l’édition on-line du quotidien algérien El-Watan, va dans ce sens.

Prévue pour 20h, l’ouverture a eu lieu avec 1 heure de retard et la climatisation ne fonctionnait pas ou était trop faible, ce qui a fait que le public était peu nombreux, préférant rater le concert que suffoquer.

Renseignement pris, il s’est avéré que l’hommage fait aux anciens moudjahidine, ce soir là, n’était pas prévu. Le wali est resté debout pendant un bon moment, aucune place n’avait été prévue pour qu’il rende hommage.

Pourquoi les anciens moudjahidine, à qui personne ne dénie le droit à l’hommage, ne sont-ils pas honorés le 5 juillet tout simplement ? Et s’ils devaient l’être à cette ouverture, pourquoi ne pas l’avoir prévu et programmé avant ?

De toutes les façons, cela aurait tout aussi bien pu être autre chose. Ce qui aurait été étonnant, c’est que la programmation soit mise en pratique exactement comme prévu. Mais ce n’est pas possible. Comme je le dis toujours :

دايما فرنك ناقص من مائة فرنك

Il manque toujours 1 centime des vingt centimes (20 cts. = 1 dinar)


 
A bon entendeur.





mardi 5 juillet 2011

Algérie : Un an avant le cinquantenaire mais sans pré-bilan


Que dire en ce 49ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie ? Dresser un bilan préliminaire à celui de la date incertaine du cinquantenaire (2012) serait prétentieux et inopportun. Je connais la réflexion préférée des Algériens dans ce genre d’évènements : « Boumediene était un homme, s’il était encore vivant, nous n’en serions pas là ».

Nul doute qu’il fut un homme. Cependant, s’il était vivant, il n’est pas sûr qu’il eût été capable de maintenir l’opulence dans laquelle vivaient les Algériens, quelle que fut cette relative opulence et d’autant que ce rythme là de vie était largement subventionné et assurément maquillé. Aujourd’hui, la presse et les réseaux sociaux sur Internet dénoncent sans crainte, le tiers-mondisme s’est effondré et les politiques boumedienistes en matière d’agriculture et d’industrie ont présenté leur bilan moral malgré elles, erroné depuis ses choix de principe. Ce qui ne remet pas nécessairement en cause la bonne intention de celui qui promulguait.

Le jour du 5 juillet sied plus à l’expression protocolaire. L’utiliser pour critiquer jetterait de l’ombre sur les témoignages qui passent sur les chaînes télé algériennes, ces jours-ci. Personne ne doute de l’héroïsme des anciens moudjahidine. Les vrais. Pas ceux qui ont fait connaissance avec le maquis un certain 19 mars où le feu avait déjà cessé, ni ceux qui n’ont rien avoir avec la guerre de libération et qui ont quand même le sésame. Beaucoup moins héroïques sont les dérives post indépendance, qui sont aux antipodes des objectifs énoncés par la Déclaration du 1er Novembre 1954.

Rediscuter l’Algérie amènerait à remettre en cause beaucoup de choses, dont certaines remontent à avant 1962. Je ne m’étale donc pas sur le désenchantement, la confiscation de l’indépendance et les multiples redondances des dérives. Je dis juste que les 3 contre-constantes de la nation, à savoir : la hogra, l’à peu près et la fainéantise (on pourrait les formuler différemment), ont été confortées par les gouvernants mais sont le fait quotidien de l’Algérien monsieur tout le monde. Ceux qui méprisent les citoyens dans les administrations locales ne sont pas tous ministres ni généraux de l’armée, ce sont d’autres citoyens. Que pourrait faire le meilleur des gouvernements avec une population réfractaire à toute initiative d’essor ou, plus simplement, de civisme ? Inversement, que pourraient faire les corrupteurs face à une population qui refuse de jouer le jeu de la corruption ? Pas grand-chose. L’Algérie ne manque pas d’hommes, elle manque d’hommes d’Etat. Ces hommes d’Etat qui, responsabilisés ou non, agissent au quotidien en pensant à ce qu’ils laisseront derrière eux. En plus simple, des hommes qui abhorrent le je-m’en-foutisme et le « après moi, le déluge ». Un jour, chaque citoyen anti-Etat sera face à son Histoire et à sa conscience. Face à Dieu, du point de vue d’un croyant.

En cette circonstance où la bataille est en cours pour garder ses privilèges ou les perdre, le résumé du parcours algérien depuis le 5 octobre 1988 et le multipartisme me fait redire que le grand acquis est l’indépendance de la presse. Roue à pignons dans la machine de la démocratie, elle attend les deux autres roues qui lui manquent. Les intellectuels et la société civile, c’est-à-dire le peuple. Les intellectuels algériens sont de trois catégories : ceux qui mettent leur intellect au service du système, ceux qui se taisent parce qu’apeurés ou blasés et ceux qui s’expriment dans l’isolement et la désorganisation. Je ne compte pas les intellectuels qui ne s’expriment pas, ceux là sont juste des instruits. Reste la société civile. Je sais qu’on l’a volontairement désorganisée, acculturée et divisée mais, dans en l’absence de leaders, la responsabilité devient individuelle.

Des articles comme le mien, il y en a. Aussi peu efficaces fussent-ils, ils seraient d’utilité si un seul lecteur était sensibilisé à leur lecture et prenait de bonnes résolutions. Mahomet (qsssl) a commencé sa prédication seul et ses compagnons, hommes et femmes, ont diffusé la bonne parole et donné l’exemple. Le résultat est chiffré par les 1,5 milliards de musulmans que compte aujourd’hui la planète. Pas mal, non ?

Attendre du gouvernement qu’il engage des réformes allant directement à contresens des intérêts du système est une niaiserie. Attendre de ce même gouvernement qu’il engage quelques réformes sous le coup de la pression de la rue et des média est possible. Attendre du gouvernement qu’il replace tout seul le pays sur les rails du développement est une lâcheté. Personne ne pourra redresser la barre tout seul.

A l’heure où la carte du monde se redessine, où des questions se posent, liées à l’absence de modèles de démocratie et de laïcité spécifiques aux pays arabes et où il n’existe aucune proposition d’économie palliative à la rente pétrolière, chaque Algérien est appelé à faire un effort qu’il fera ou ne fera pas. Je demande juste aux guichetiers de ne pas déserter leurs guichets pendant les heures de travail et aux instituteurs de ne pas sacrifier les écoliers par ignorance malgré le diplôme ou par cupidité malgré le salaire.

La liberté, la démocratie et le développement se gagnent et se méritent au quotidien. Il est possible et nécessaire de continuer à pousser les gouvernants au changement. Seulement, lorsqu’on demande à l’autre de changer alors qu’on ne veut pas changer soi-même, la demande est comme volatile. Le « faites ce que je dis, pas ce que je fais » ne marche pas. S’il marchait, ce serait trop facile et ce qui est trop facile n’est jamais durable.

lundi 4 juillet 2011

Un air de vacance


La ville de Paris a inauguré, le 30 juin passé, au 14ème arrondissement, une place rebaptisée Mohamed Bouazizi. Du nom du jeune Tunisien qui s’était immolé le 17 décembre 2010, donnant le coup d’envoi de la révolution tunisienne et arabe. Le fait que Bertrand Delanoë, maire de Paris, soit né en Tunisie n’explique pas l’initiative. On a compris que la France multiplie les actions afin de rattraper ses erreurs diplomatiques vis-à-vis de la Tunisie. Le bon côté de la chose est qu’il y tentative de rattrapage et qu’elle veut dire que la diplomatie française a compris qu’il n’est jamais trop tard et qu’un nouveau type de rapports est possible. Le Conseil de Paris l’a également compris et a voté la décision de baptême, à l’unanimité de ses membres, dès le 8 février passé.

En cette même période, les Algériens oublient presque les vacances. La Tunisie ne les attire pas trop en ce moment, à cause des rumeurs, fondées ou non, sur l’insécurité.

Se rabattre sur les plages algériennes est une des deux solutions généralement envisagées, avec celle de rester chez soi. Mais, à propos de ces plages algériennes, avons-nous suffisamment de lieux d’hébergement pour les estivants ? Non, bien sûr. Reste la location chez des particuliers, qui proposent souvent des maisons en chantier ou des taudis en guise de chambres d’hôtes pour lesquels les vacanciers paient le prix fort, indirectement haussé par la situation en Tunisie. Handicapés par le manque criant en hôtels balnéaires ou par la cherté et harcelés par leurs enfants, beaucoup d’Algériens opteront pour les escapades d’une journée, pour redécouvrir que les aménagements censés les accueillir sont très en deçà des besoins.

La vacance est perçue en tout. Dans les administrations où une partie des fonctionnaires est en congé, donnant la vague impression qu’elle se désintéresse de ce qui se passe dans le pays. Vague et fausse impression car les congés veulent simplement dire que la vie continue. La vacance est également perçue dans le travail de la Commission Bensalah qui prépare les réformes algériennes. Ces périodes n’inspirent pas trop confiance car elles donnent l’impression d’être exploitées pour leur caractère de vacance, justement. C’est-à-dire pour le fait qu’il y ait moins de monde pour suivre l’actualité. Dieu sait ce que ces réformes réservent et j’espère qu’il y aura du bon même si je ne crois pas au tout bon. De toutes les façons, le tout bon serait trop brutal pour être réaliste.

En attendant la rentrée sociale de cette année, restons chez soi, allons à la plage ou ailleurs mais disons-nous qu’aménagements et paysages ne valent pas grand-chose si n’en prenons pas soin.

Ce serait pas mal si les estivants se rasaient au moins un jour sur deux et faisaient un effort pour harmoniser les couleurs de ce qu’ils portent. Et je ne parle pas de ces pantacourts qui donnent l’impression que leurs porteurs se sont arrêtés entre deux âges. Un pantacourt ne doit pas ressembler à la culotte de Blanchard, c’est-à-dire à un pantalon écourté aux ciseaux. Il doit se porter large, presque comme un pantalon pirate. Et puis, heureusement que la miniaturisation est arrivée. Sinon, les baigneurs auraient encore droit au passage de groupes de jeunes hommes portant un poste-cassette de 80 cm de long et diffusant, à tue-tête, de la musique hindoue, ou du raï, maintenant. Passe pour ceux qui se mettent à la gonflette (culturisme) à chaque printemps pour aller acheter ensuite T-shirts et débardeurs en dessous de leurs tailles habituelles, en prévision de leur départ pour la plage. Le must serait de ne pas lancer de gros mots devant tout le monde et que les dragueurs ne transpercent pas les femmes de leurs regards de loups affamés en présence de leurs maris ou de leurs pères.

En attendant ça, une attitude simple : ne prenons pas nos villes et nos plages pour des poubelles. Les ordures laissées par les baigneurs de la veille sont celles qui répugnent les baigneurs d’aujourd’hui. Et ainsi de suite.

Je sais que la tendance habituelle est plutôt au contraire. Considérons, alors, que cette prise de conscience serait une révolution dans son genre. Le genre de révolution qui est tellement petit qu’il en devient efficace, comme le sont les petites choses qui ne nécessitent pas de grands moyens et qui sont visibles tout de suite et au quotidien. Pour celles-là, immolation et commission ne sont pas nécessaires.

samedi 2 juillet 2011

Un savant fou, quoi que …


Depuis quelques semaines, John P. Holdren est dépeint par les journalistes et les internautes comme le savant fou de Obama. Pourtant, les idées de Holdren ne datent pas d’hier et le rapport Ecoscience : Population, Resources, Environment dont il est co-auteur avec Paul R. Ehrlich et Anne R. Ehrlich, date de 1978. En fait, la polémique a été relancée par Thomas L. Friedman, éditorialiste au New York Times.

Qu’est-ce que le rapport Ecoscience : Population, Resources, Environment ?

C’est un rapport global sur la situation mondiale à propos du climat, des ressources naturelles et de la population.

Ce qui préoccupe, ce n’est pas le fait que Holdren parle depuis haute chaire, il enseigne à l’université de Harvard et a reçu le prix Nobel de la Paix en 1995. C’est plutôt le fait qu’il soit vice-président du President’s Council of Advisors on Science and Technology (les conseillers scientifiques de Barack Obama) et directeur de l’Office of Science and Technology Policy (OSTP, Maison Blanche).

Ce type de rapports n’est pas nouveau. Déjà en 1975, le National Security Study Memorandum 200 rédigé sous la direction de Henry Kissinger a été adopté comme « manuel officiel » par l’administration du président Gerald Ford. Holdren rejoint le mémorandum Kissinger sur le « fait » que les futurs problèmes du monde seront dus à la diminution des ressources naturelles en même temps qu’à la surpopulation mais il constate son échec (de Kissinger), quant à la mise en pratique de ses recommandations.

Pour ces stratèges, l’équation de base est simple : Les ressources naturelles doivent être proportionnellement suffisantes pour la population mondiale. Lorsque les ressources diminuent, la population doit diminuer. D’ailleurs, Holdren la fixe idéalement à 1 milliard de personnes. La vision va plus loin et dit que : à problème (surpopulation) mondial, solution mondiale. Holdren préconise donc un « régime mondial » qu’il faut traduire par : mondialisation.

Ce genre d’études se base sur les normes de consommation états-uniennes (les plus gourmandes) et des estimations de leurs variations, généralement à la hausse. Pour les autres pays, les EU n’attendent pas que la consommation augmente pour trouver une solution et préfèrent agir en amont qu’en aval. Cependant, les prévisions ne sont pas une science exacte et certains pays comme la Chine continuent à augmenter leurs besoins en ressources naturelles et leur consommation de ces ressources, quoi qu’en pensent les EU.

Concernant le problème de la surpopulation, ceux qui ressortent le rapport Holdren, y soulignent l’eugénisme de l’auteur. Jugez-en.

Contrôle de la procréation, limitation du nombre d’enfants par couple, contrôle de la fertilité féminine, stérilisation forcée des individus, retrait des enfants aux mères-filles (mineures célibataires), avortement imposé, retrait des droits sociaux en cas de dépassement du quota d’enfants autorisés.

Le rapport Holdren propose aussi des moyens pour mettre en application ses propres recommandations : régime mondial pour imposer les quotas aux pays, « permis de reproduction » qui serait exigé pour être « autorisé » à procréer, « armée mondiale » ou « police mondiale » pour pratiquer la coercition et la répression. Mais aussi des moyens biologiques comme les « implants sous-cutanés pour contrôler la fertilité féminine » ou même des « drogues stérilisantes »  qui pourraient être « ajoutées à l’eau potable ou à la nourriture pour abaisser la fécondité de l’ensemble d’une population ».

Quand la science et la philosophie se rencontrent en une même personne, elles en font un savant. Quand un savant rencontre régulièrement (à l’OSTP) un président puissant, l’inquiétude se comprend.

Ces recommandations pourraient donner lieu à l’écriture d’un scénario pour un nouveau James Bond qui aurait à neutraliser un savant fou, prêt à exterminer 6 milliards de personnes en ayant soigneusement sélectionné ceux qui ont le droit de vivre. Le milliard d’élus n’habiterait pas sur une station orbitale mais aux EU. Mieux, un 2ème scénario dans lequel les EU seraient incapables d’imposer des quotas de procréation aux autres pays et opteraient pour les guerres, afin de diminuer la population mondiale. Non, je laisse tomber le 2ème scénario car il serait plagiaire de la réalité.

Plus sérieusement, les recommandations de Holdren ne font pas peur au regard de l’impossibilité de les imposer ou de les appliquer à la lettre, comme le montre l’échec du Sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique, en 2009. Quoi que des industriels pourraient être trop militants ou assez givrés pour se prendre pour Dieu. Et si les produits chimiques qui rendent stérile ou peu fertile étaient envisagés pour certains OGM ? Je donnerais de mauvaises idées ? Impossible que les givrés n’y aient pas déjà pensé.

Je ne rejette pas toute la théorie de Malthus. La « responsabilité de procréation » pourrait être admise par tous, dans le sens où on est responsable de l’éducation et du bien être de ses enfants parce qu’on a choisi de les engendrer. Ce qui ne veut pas dire que les parents doivent être les seuls responsables. Cependant, lorsque je vois ce que donnent certains parents algériens à la société, à travers leurs enfants, je rejoins ce juriste qui m’a dit un jour que « les Algériens confondent éducation et élevage ». Je ne suggère pas de tuer les enfants ou les parents qui procréent beaucoup mais je serais pour la relance des campagnes de sensibilisation en faveur de la limitation des naissances. Avec plus de conviction mais sans répression.

Plus loin que le débat sur la mondialisation, sur les OGM, sur l’avortement et sur le terrorisme industriel ou agro-alimentaire, l’avenir de l’humanité dépendra surtout de ses propres comportements. La vigilance est requise, la solidarité est souhaitable, le sentiment de responsabilité individuelle est vital. Alors, faites peu d’enfants et dites-le leur.

Le Rocher qu’on ébranle

Seul pays au monde à être urbanisé à 100%, Monaco a la taille d’un quartier de ville. Cela pousse sans cesse les monégasques à utiliser les toitures de leurs immeubles pour jouer au tennis et à s’étendre sur l’eau. Les écologistes disent des polders qu’ils détruisent l’écosystème. La principauté dit qu’elle n’a pas le choix.

Pourtant, malgré ses petits 1,95 km² de superficie, le Rocher continue de faire rêver. Il fait rêver les demoiselles d’être la prochaine roturière à se faire épouser par un prince, charmant si possible. Les damoiselles, de restauration de l’endogamie. Les jeunes hommes, de fortune au casino et d’Aston Martin bourrée de gadgets ISO 007. Les damoiseaux, de restauration de la monarchie. Les nostalgiques, de scènes pastel où personne ne porte de jogging avec la main au collet. Les présidents arabes, d’intronisation. Pas mal pour un si petit territoire, non ?

La principauté avait officiellement gagné sa place de pays producteur de rêve après le mariage du prince Rainier III avec Grace Kelly, en 1956. Un mariage princier glamour et une des plus belles histoires d’amour du XXe siècle, dit-on. Je dis : des histoires médiatisées. Car il y a aussi des histoires d’amour anonymes et celles-là aussi sont belles.

Aujourd’hui, Albert II centralise à moitié les regards, en épousant Charlene Wittstock. Il ne sera pas contre quelques lignes pour l’humaine rébellion de sa fratrie. Stéphanie, la benjamine, n’a jamais été attendue pour monter sur le trône et c’est ce qui lui a permis de s’affranchir de protocoles et de normes comportementales contraignantes. Après l’accident de voiture qui a donné la mort à sa mère en 1982, on l’a accusée d’avoir été au volant ce jour là. Peu importe qu’on fasse du mal à la fille encore en deuil, pourvu qu’on fasse tourner les rotatives. Puis on a reproché à Caroline ou à Stéphanie le showbiz, les dresseurs d’éléphants et les gardes du corps, elles qui sont princesses.

Ce qu’on leur a reproché, c’est d’avoir détruit l’image qu’on voulait garder d’elles. La monarchie n’interdit pas d’aimer. Pas tant que ça. Les admirateurs, si. En tout cas, ce ne sont pas les paparazzis qui se plaindront. Maintenant que les combats humanitaires ont pris la place des défraiements de chronique, elles ne font plus la une des magazines people. Le sujet n’intéresse pas.

Phénomène notable, la tendance chez les princesses est à la maigreur. Du point de vue d’un créateur de mode ès people, on peut comprendre la stratégie. Les princesses ont plus de fans que les mannequins et leur popularité n’est pas liée à leur âge. Par conséquent, ces dernières représenteraient mieux les maisons de couture et on en voudrait moins aux créateurs de mode d’être des empêcheurs de se nourrir.

Après les révélations sur les frasques du prince et la prétendue tentative de la fiancée de tout arrêter et de repartir vers l’Afrique du Sud, les nouveaux mariés resteront seuls face à la gestion de leur couple. Les meilleurs mariages sont ceux où il y a le moins de monde possible. Là, mari et femme ne sourient pas faussement pour faire plaisir aux invités alors que les invités sont censés leur faire plaisir. Ils sourient par bonheur de s’avoir mutuellement. Le « oui » intérieur, pas celui qu’on prononce devant un officier d’état-civil, ne se mesure pas au nombre de dents dévoilées par le sourire. Il se voit dans le regard.

vendredi 1 juillet 2011

Radars pédagogiques et ralentisseurs informels


En France, des radars pédagogiques sont en train d’être posés. A la différence des radars classiques, ils indiquent en vert la vitesse des véhicules qui roulent sous la limite autorisée et en rouge celle qui est au dessus. Des messages du genre « Attention danger » ou « Prudence » sont également affichés en cas de dépassement supérieur à 20 km/h.

En Algérie, il n’y a rien à dire sur les radars, sauf qu’il y en a trop pour les conducteurs et pas assez pour le gouvernement et les associations de lutte contre les accidents de la route. Le problème est dans les limitations de vitesse. Des ralentisseurs étatiques peuvent surgir au beau milieu d’une voie expresse, sans avoir été signalés. Tant pis pour les conducteurs, ils n’avaient qu’à faire du 40 km à l’heure sur cette voie où la plaque indique 80. A quoi sert le 80 qui s’éternise devant un ralentisseur ? Réponse : A confirmer la logique à l’algérienne.

Dans les villes d’Algérie, on marche sur la chaussée. Le fait que la médina n’ait pas de trottoirs a-t-il quelque chose à avoir dans le phénomène ? Possible. En tout cas, quand bien même on est tenté de marcher dessus, le projet devient irréalisable au bout de 10 m tout au plus. Si le trottoir existe, il est submergé d’une montagne de gravier destiné à des travaux de particulier qui dureront au moins trois ans, ou alors il est en pente casse-gueule pour permettre à une quelconque voiture de rentrer dans son garage, quand ladite voiture n’est pas garée dessus.

Alors, on n’a pas d’autre choix que de marcher sur la chaussée. Et là, on a tout loisir de remarquer ces ralentisseurs improvisés par les voisins pour éviter que les voitures n’écrasent leurs enfants. Des ralentisseurs aux formes multiples mais tous hors normes et qui sont appelés « dos-d’âne » comme est appelé « valise diplomatique » l’attaché-case. Une confirmation de l’importance que les Algériens accordent au savoir dont les racines des mots sont une base.

و عـلـم آدم الأسماء

Et il apprit à Adam les noms [1].


Ne serait-il pas plus simple et plus logique qu’on libère les trottoirs pour que les piétons enfants et adultes marchent dessus ? Si, mais tout le monde s’en fiche.

Autrement à Constantine, le tramway censé être livré en 2010 a déjà commencé à concurrencer le métro d’Alger pour le record du chantier le plus long (depuis 1983 pour le métro, soit 28 ans). Quant aux rues Didouche Mourad et 19 juin 1965 (dites rue de France), deux des plus centrales de la ville, après être devenues bazar à ciel ouvert, les voilà en plus abattoir à poules, en plein air aussi. Ce n’est pas une blague.

A la question que ne se posent plus que quelques Algériens et qui est celle de comprendre pourquoi l’Etat ne fait rien, on répond en disant que l’Etat ne peut pas bouger du moment qu’il n’existe pas. En Algérie, la population détruit son propre environnement pour se complaire dans la gabegie, pendant que les anti-baron Haussmann de l’aménagement urbain laissent faire. Pauvres de nous.


Note :
1. Coran, sourate 2 : 31.

mercredi 29 juin 2011

Réformes en Algérie, propositions simples ou utopiques



Depuis un mois, on remet en cause la capacité de Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la Nation, à synthétiser les réformes dont celle de la constitution algérienne. Bensalah était controversé avant mais, cette fois, la raison est la révélation de sa supposée origine marocaine. D’après Mohamed Sifaoui, dans son livre Bouteflika, ses parrains et ses larbins, qui vient de paraître aux éditions Encre d’Orient, il aurait été naturalisé en 1965.

L’éventuelle origine étrangère de Abdelkader Bensalah n’est pas un argument sérieux dans sa controverse. S’il est réellement d’origine étrangère, l’important c’est qu’il est maintenant algérien et je ne crois pas que la révélation remette en cause son patriotisme. D’ailleurs, Abdelaziz Bouteflika lui-même est né dans la banlieue de Oujda, au Maroc, contrairement à ce qui est dit. Les relations entre l’Algérie et le Maroc n’en sont pas pour autant au beau fixe. Quant au régionalisme polarisé autour de Tlemcen (la région de Bouteflika et de Bensalah, entre autres), le président algérien lui-même a reconnu sa réalité sans nommer la région qui a le vent en poupe. D’ailleurs, il n’a pas besoin de le faire. Je ne cautionne pas le régionalisme mais je me demande pourquoi les journalistes ne trouvaient rien à redire quand le pouvoir était quasi réservé aux gens de l’Est dont était originaire El Houari Boumediene.

Dans le smog politique des réformes annoncées et au regard du tournant dans lequel se trouve l’Algérie, beaucoup d’analystes oublient d’adopter une vision plus générale avant de rentrer dans les détails. Faire une analyse globale serait long et prétentieux de ma part, par contre, je me permets de dire que les réformes attendues ne peuvent pas être à la hauteur des attentes du peuple, venant de personnes qui feront tout pour préserver leurs acquis. Je ferai donc quelques remarques destinées à placer les choses dans un contexte général.

La première remarque est relative à la nécessité de remettre en cause la légitimité des fondateurs du système en pensant aux réformes que leurs héritiers sont censés mener. On ne réforme pas ce qui est génétiquement gauche pour ne pas dire malformé. Politiquement parlant.

La deuxième remarque est pour attirer l’attention sur le principe selon lequel nous avons besoin des autres comme les autres ont besoin de nous. Le partenariat doit être une constante. Des analyses qui crient à l’OPA par les puissances étrangères sont fondées sur le principe, mais irréalistes sur les propositions. Quel pays pourrait se passer de composer avec les grandes puissances ? Plutôt que d’essayer vainement de s’en détacher, il faut dialoguer avec. Les relations pourraient être du genre « Vous voulez du pétrole, nous voulons du savoir-faire ». On dira que c’est déjà ce qui se dit. Je réponds : pas toujours. Trop souvent, les relations cèdent le pas à l’attribution mutuelle de la faute originelle (pour un certain pays seulement) ou au bradage de l’économie nationale pour une poignée de dollars.

Le problème dans la programmation des consultations actuellement menées par Bensalah, c’est qu’elles appellent à contribution des organisations et des personnalités nommées par le pouvoir en place et de son obédience. Qui pourrait dire, aujourd’hui, que l’UGTA (principal syndicat algérien) représente les travailleurs ? Plus qu’une plaisanterie, c’est une injure, et je tire chapeau bas à son secrétaire général de ne pas être déjà mort de honte. Il paraît qu’on s’habitue à tout.

Demander qu’on donne la parole aux harraga et aux hitistes, comme le fait l’indéfinissable Yasmina Khadra, est démagogique. Les harraga et les hististes ne veulent pas s’entretenir avec Bensalah. Ils veulent moins de bureaucratie et plus d’emplois. Moins de corruption et plus de pouvoir d’achat. En résumé, ils veulent de la dignité et de l’espoir. Demander qu’on donne la parole à la société civile algérienne est une gageure car cette dernière est aussi peu organisée qu’une masse de vendeurs sur un marché informel. Restent les partis politiques d’opposition parmi lesquels les vrais se comptent en ne finissant pas les doigts d’une seule main.

Sur le plan politique

Bien que fondamentale, la réforme politique est celle qui aura certainement la petite part. Néanmoins, à travers les attendues propositions de lois sur les partis politiques, elle reconduira les coalitions plébiscitaires et n’aura pas le courage de demander la réhabilitation des partis historiques injustement taxés de traîtrise, comme le MNA.

Idéalement, il faudrait une constituante, comme le demandent certains dont Hocine Aït Ahmed. Des états généraux dans le genre de Sant’Egidio, qui se tiendraient en Algérie et auxquels participerait le FLN. Cela n’aura pas lieu car le parti au pouvoir (et ses dérivés) ne remettra jamais en jeu sa préemption et son unicité pralinée au multipartisme.

Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. Le « tiens » s’appelant Abdelkader Bensalah et le « tu l’auras » ne portant pas encore de nom, voici quelques propositions qui pourraient être jugées utilement simples ou niaisement utopiques. A part celles touchant aux privatisations de la santé et de l’éducation, les autres sont faciles à mettre en pratique et auront le mérite de rendre plus humain le quotidien des citoyens.

Pour la lutte contre la bureaucratie

En Algérie, les formalités ne s’effectuent qu’au bakchich ou au piston. Pourquoi avoir besoin de connaître quelqu’un dans telle ou telle administration pour obtenir ce que de droit ? Eh bien, le système algérien a habitué les administrateurs à ne donner ce droit qu’en montrant au demandeur qu’on lui a rendu service. De façon à gagner potentiellement un service de la part de celui qu’on a « aidé ». Le paradis des bureaucrates.

Propositions :

1. Généraliser le retrait de formulaires administratifs par Internet.
2. Généraliser la carte d’identité biométrique en y incluant le NIS.
3. Supprimer les pièces attestées par la carte biométrique elle-même : extrait de naissance, résidence, nationalité.

Pour l’éducation et la formation

La privatisation des entreprises publiques était une nécessité parce qu’on ne perfuse pas un mort au sérum. L’ouverture de l’enseignement général (et de la médecine, d’ailleurs) aux investissements privés est une grossière erreur. Parallèlement, les jeunes éjectés du système scolaire n’on rien à faire de la terminale qu’ils ont théoriquement atteinte et qui ne débouche sur aucun métier.

 Propositions :

1. Fermer les écoles privées d’enseignement général.
2. Mettre en place un système de favorisation des doués et surdoués tel que celui qui consistait à leur faire sauter des classes.
3. Détecter les vocations dès le cycle d’enseignement moyen pour orienter en cas d’échecs scolaires répétés.
4. Interdire aux enseignants des cycles primaires, moyens et secondaires de donner des cours particuliers. Exiger des professeurs de cours particuliers de répondre aux normes de sécurité de classes et de payer des impôts. N’autoriser les cours particuliers que pour les enseignants ayant une longue expérience dans l’enseignement et des taux de réussite élevés dans les classes qu’ils avaient.
Pour l’emploi

 Propositions :

1. Supprimer les monopoles pour les agences d’emploi.
2. Supprimer l’obligation de résider dans le secteur administratif du lieu de travail souhaité. Les communes où sont implantées les entreprises de l’industrie des hydrocarbures doivent faire l’objet d’une législation spécifique qui ne remettra pas en cause l’unité nationale.
3. Autoriser la création de micro entreprise à domicile. Créer une agence privée d’emploi on-line est un exemple des possibilités pour la micro entreprise.
4. Donner accès au change du dinar en devises aux PME privées qui envoient leurs stagiaires se former dans des pays développés. La qualité en sera rehaussée et le coût sera plus supportable pour les employeurs. La sélection des PME bénéficiaires peut se faire sur la base des efforts évalués en chiffre d’affaires et en progression dans le recrutement.

Pour la santé

L’ouverture de la médecine hospitalière aux investissements privés est aussi une erreur. Je ne nie pas que la privatisation a apporté une modernisation dans l’équipement et dans l’aménagement des locaux. Cependant, le patient est vu comme un chéquier sur chariot et on n’hésite pas à plumer ceux qu’on sait condamnés.

 Propositions :

1. Fermer progressivement les hôpitaux et cliniques privés au profit de la réhabilitation des hôpitaux publics.
2. Interdire aux laboratoires privés d’analyses médicales d’ouvrir des antennes car un laboratoire d’analyses n’est pas une chaîne de supermarchés.

Pour l’information

Les acquis de la presse algérienne dérangent mais ils sont la garantie de ne pas être classé parmi les dictatures. Le gouvernement le sait déjà et ne doit pas revenir dessus.

 Propositions :

1. Supprimer les peines de prison ferme pour les journalistes.
2. Ouvrir le champ audiovisuel et radiophonique aux investissements privés ou mixtes.

Le printemps arabe est une occasion historique pour les Algériens. Plus grave que se tromper est de refaire les mêmes erreurs. Je parle aussi bien des erreurs de la décennie sanglante que de celles qui l’ont précédée ou suivies. Aujourd’hui, les Algériens sont devant deux options.

Dans la première, ils prennent le train en marche même si le conducteur de la locomotive n’est pas crédible. Dans ce cas, la vigilance est requise et tout n’est pas acceptable à l’avance. Le problème qui se posera sera le trucage des urnes lors de l’annonce des résultats du referendum qui, on le sait, dira oui. Le taux dudit oui exprimera le degré de respect qu’éprouve le pouvoir à l’égard du peuple, en proportion inverse. Resterait alors la manifestation pacifique mais personne ne peut dire si elle tournerait à la tunisienne ou à la libyenne.
Dans la deuxième, ils rejettent, par avance, le rapport Bensalah sur le fond et la forme. D’ailleurs, certains boycottent les consultations lancées par Bensalah. Cette option semble d’ores et déjà peu prometteuse vu que les manifestations se font moins denses et que la commission Bensalah est au travail sans regarder par la fenêtre et sans consulter la liste des absents.

Plus personne ne nie les impardonnables dérives qui ont ancré l’actuel système. Les gens du système en reconnaissent aussi les dérives mais, généralement, seulement après en avoir été éjecté. Qu’on se rappelle que ce système a été enfanté par une révolution, et pas des moindres. La véritable révolution n’est pas celle qui change les privilèges de mains, elle est celle que tout un chacun doit mener contre lui-même. Pour penser aux autres en pensant à lui-même et pour parfaire son travail même lorsque personne ne le surveille. Mais, cette révolution là, personne ne veut la faire.