Trois officiers de l’ANP (Armée algérienne) participeront au prochain
défilé du 14 Juillet à Paris, en paradant Place de la Concorde. C ’est à côté ou au
bout des Champs-Elysées. Est-ce de la reconnaissance ou de la relance économique ?
La prospection française pour le gaz de schiste algérien fait privilégier la
deuxième hypothèse.
Depuis que Abdelaziz Bouteflika est président, les concordes sont aussi
fréquentes et incertaines que les révisions de la Constitution. Hier
Concorde Civile, maintenant Place de la Concorde. Je ne dis
pas que les deux sont comparables et je suis pour la réconciliation. Je dis que
nous avons perdu des vies et que nous allons perdre l’eau du Sahara. Le plus
malheureux c’est que les bénéfices engendrés par l’exploitation de notre gaz de
schiste rempliront nos couffins au lieu de pallier notre rente.
Le regard sur le Français d’origine algérienne change peu ou prou, lui.
On ne saura toujours pas combien brandiront le drapeau algérien en France, hors
14 Juillet, pour commémorer les mines et combien le feront pour miner. Pourtant, la pérennité
et l’intensité des liens entre l’Algérie et la France ne sont plus à
démontrer, et ces Français en sont un pilier pouvant porter plus que des urnes,
des produits halal et des mosquées.
Une journée à part aurait été acceptable. Commémorer la participation d’Algériens
à la Première Guerre ,
le jour de la fête nationale française, veut dire que ces Algériens (dits Français
musulmans, à l’époque) étaient bel et bien des Français, et qu’ils avaient participé
à cette guerre pour libérer la
France et non pas le monde. On pourrait en déduire plus mais,
dans l’immédiat, qualifier la Guerre
de libération algérienne de « Révolution » prend tout un sens. On se
révolte contre un tyran autochtone et non pas contre un colonisateur venu
d’ailleurs. Je positive en disant que ça pourrait au moins nous faire libérer du
nationalisme dans lequel nous acceptons d’être enfermés, et qui est différent
du patriotisme.
Il ne faut pas s’arrêter à la repentance de la France. On situe mal les
responsabilités en exigeant que l’autre les dise, on le fait en écrivant sa propre
version de l’Histoire et en la confrontant à celle de l’autre. Mais si
l’Histoire contemporaine de l’Algérie s’écrit toujours difficilement, c’est
bien pour écarter toute concurrence à la légitimité historique et exclusive du
FLN.
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