On craint
que la visite de John Kerry, ces 2 et 3 avril, n’influe en faveur d’un
quatrième mandat pour Bouteflika. Comme si les Etats-Unis allaient observer de
loin nos présidentielles, avant de féliciter le gagnant et de travailler avec
lui.
D’abord, s'ils préfèreraient travailler avec Bouteflika qu’avec un
inconnu, son état de santé est un facteur à risques et le scénario où il serait
réélu et ne terminerait pas son mandat ne peut pas avoir été négligé. Puis, il
y a le Sahel, le Sahara occidental, le différend qataro-saoudien, les
négociations israélo-palestiniennes, la Syrie et l’Ukraine.
Les
puissances continueront à se faire la course aux ressources et aux marchés et
ça ne suffira pas à résoudre leur endettement. Les Algériens peuvent en faire
un avantage mais ils doivent comprendre que le principal problème est interne. Ces
jours-ci, nous entendons des partisans de Bouteflika dire qu’ils voteraient
pour lui vivant ou mort. Nous les entendons nous demander de choisir entre lui
et la démocratie. Nous entendons son directeur de campagne se demander « Comment
ne serait-il pas béni, alors que les pluies en cette campagne électorale
annoncent de bonnes récoltes ? ». Nous entendons des artistes chanter
Notre serment pour l’Algérie et y dire qu’il a « tenu la promesse
d’un million et demi de martyrs », puis certains d’entre eux qu’ils
croyaient chanter pour le pays et non pour le président. Paroles absurdes ou
destinées à ceux qu’on prend pour des imbéciles, le fait qu’elles soient
parfois dites du fond du cœur indique que nous sommes encore tribalistes.
Les intéressés-patriotes
ne doivent pas récupérer ce qui est à tout un peuple. Quoi que fasse l’Algérie
pour aider à solutionner les questions mondiales de l’heure, son action sera au
bénéfice du pays et non pas au bénéfice d’un président donné. Bouteflika peut
demander le Nobel de la paix ou l’aura de Houari Boumediene, il ne sera jamais
l’Algérie à lui tout seul.
Hichem Achi
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