En ces temps de maigreur économique, même des pays riches se
serrent la ceinture. L’Algérie n’a pas de ceinture à son baril et ses
hydrocarbures se veulent aussi inépuisables que sa démagogie. L’austérité arrivera,
pourtant, et elle touchera les Algériens sans leurs députés qui n’auraient pas
encore augmenté leurs indemnités débattues il y a six mois. Nous devrions les
remercier de compatir, avec ce sursis, à notre paupérisation. Dans la
difficulté, un pays doit savoir encore plus de quels atouts il dispose et, plus
important, comment les exploiter au mieux. Ce à quoi la rente pétrolière n’est pas
la réponse des planificateurs. Enfin, pas tous.
Le Sud de l’Algérie est en train de s’en isoler
dangereusement. Aux chômeurs de Ouargla, qui dénonceraient leur handicap
régional aux yeux de Sonatrach, s’ajoutent les contrebandiers mécontents de la
fermeture de la frontière avec le Mali. Rien qu’en considérant ces deux
problèmes, on comprend que certains ne voient l’algérianité du Sahara que dans
les bulletins météorologiques. Les puissances qui salivent sur nos sous-sols se
motivent de leurs taux de croissance et ambitionnent de gagner une des ders
pour ces minerais-là. Elles n’étonnent donc pas. Par contre, que le parti marocain
Istiqlal veuille redessiner des frontières communes que son pays reconnaît,
donne une idée de comment on nous jauge en ce moment. Tout cela alors qu’on
cache le président à sa République comme on cache les choses sérieuses aux enfants.
La situation est pour le moins préoccupante.
Je me tourne vers ce qui aurait pu être une société civile. Dans
le monde du travail, un corps après l’autre réclame des augmentations. Au lieu
d’épuiser les réserves nationales de change, on devrait les utiliser à
développer les projets de l’après-pétrole, à améliorer les télécommunications
pour ne plus être pris de vitesse par la 3G de la Somalie , à améliorer la
qualité de l’enseignement pour ne plus diplômer d’analphabètes, à réhabiliter
les hôpitaux publics pour qu’ils soignent nos puissants et ne tuent pas nos
faibles. Le premier syndicat du pays, lui, soutiendra le prochain candidat du régime
aux présidentielles, avec ou sans son patron hospitalisé en Suisse par respect
au prolétariat. Pour se maintenir et maintenir, le gouvernement prend des mesures
soupapes de pression. Il vient, par exemple, d’exonérer d’intérêts les prêts
destinés aux jeunes entrepreneurs de l’Ansej (Agence nationale de soutien à
l’emploi de jeunes). Moyennement encourageant pour ces jeunes, à la merci de
fonctionnaires musulmans qui voient «haram» le vin et «halal» son pot.
Je n’attends rien de ce régime qui ne pourrait pas
s’autodétruire par un changement, et qui ne pourrait pas préserver les
richesses qu’il dilapide. Je n’attends rien de ce gouvernement qui souhaite peu
rétablissement à un président qu’il suppliait de devenir monarque. J’attends
que les Algériens se réveillent. Qu’ils arrêtent de fantasmer sur Boumediene
qui a enraciné ce qui les piétine. Qu’ils arrêtent de croire que nos frontières
sont des murailles à nous passer de pragmatisme. Je leur dis que la richesse de
leur pays est une partie de leur problème et que leur comportement en est une
autre. Je leur rappelle que leurs devoirs sont les droits des autres comme leurs
droits sont les devoirs des autres. Que l’Etat est plus qu’un gouvernement ou
que des collectivités locales et qu’il est l’ensemble des services publics, du responsable
au préposé. Je les appelle à enfin bâtir cet Etat, en s’appliquant dans leurs
tâches et en n’ignorant aucun citoyen. Notre contre-Etat est la preuve de notre
inconscience et c’est à cause de cette inconscience que notre service public affiche
vacance et malfaçon. La vacance allèche l’intrus et la malfaçon nourrit la
mal-vie. Celle dont chacun rend l’autre responsable.
Hichem Achi
salam alikoum,
RépondreSupprimersi Achi,
vos écrits sont bel et bien fort, mais seront bcp meilleur si vous utilisiez un vocabulaire moins embêtant ( surtt sur le facebook ) car tout le monde n'est pas aussi académique que vous.
merci
Wa alikoum salam.
RépondreSupprimerLorsque j'écris, je choisis les mots qui traduisent le sens précis que je veux dire et il n'y a pas de synonymes qui veulent dire exactement la même chose. Je sais que certains mots que j'utilise sont moins courants que d'autres et je m'excuse que cela vous embête. Cordialement.