Après le Projet Echelon, voici Prism. Un programme secret étasunien, permettant d’intercepter les communications d'internautes étrangers se trouvant hors des Etats-Unis. Commencé en 2007, Prism permet à la NSA et au FBI d’accéder aux serveurs de neuf géants nationaux de l’Internet, dont Facebook, Google, Microsoft et Yahoo!, d’après The Washington Post et le quotidien britannique The Guardian. AOL, Apple, Paltalk, Skype et Youtube y participeraient aussi. Les mis en cause réfutent et nuancent, on ne révèlerait que ce à quoi la loi autorise.
En Europe on s’inquiète, on n’a pas oublié comment les écoutes ont raflé des marchés sous le nez d’Airbus. Les écoutes pourraient rafler plus que des marchés économiques, en l’occurrence. Rattrapera-t-on les écoutes en étant à l’écoute ? L’avenir le dira.
Ce n’est pas parce que le FBI et la NSA espionnent qu’on doit ne
plus communiquer. On verrait plus de flou à travers les écrans. La
communication entre internautes du monde est une bonne chose même si, en
circulant, l’information s’amplifie et peut se mal interpréter ou intoxiquer. Je
ne sais pas pourquoi les réseaux sociaux me font penser à la bataille entre
partisans du Printemps algérien et partisans de son hiver interminable. Ne
soutenant ni les uns ni les autres, je trouve l’actuel régime moins mauvais qu’un
remplaçant qui voilerait les corps et les cerveaux en plus des esprits. Possible
que les Algériens se retiennent car tétanisés par le souvenir de la décennie
noire. Mais, qui a dit qu’un obus ne tombe jamais deux fois au même endroit ?
Ce programme Prism me rappelle l’ancienne Première dame
roumaine, Elena Ceausescu, qui passait son temps à écouter les conversations
téléphoniques intimes de ses sujets. Moralité de sa fin en 1989 : il y a plus
de longévité à écouter qu’à mettre sur écoute.
Hichem Achi
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