Après la fatwa pour voiler les filles dès leur naissance, la
fatwa pour tuer les chiites, les sunnites, et tous ceux qui sont différents, la
fatwa pour le concubinage en période de djihad armé, voici celle sur la licéité
de la sodomie pour les besoins des attentas-suicides. Cela permettrait
d’élargir le conduit anal, pour pouvoir y insérer des capsules explosives. A
observer les mouvements de lèvres du cheikh, il est possible que la vidéo soit
un montage comme cela est souvent le cas en ce moment.
Les pays ciblés par les attentats-suicides vont penser à remplacer
les scanners corporels par des scanners médicaux, ou alors à généraliser le
toucher rectal que pratiquent parfois les Etasuniens à leurs frontières. Sinon,
faire boire une potion aux contrôlés pour qu’ils évacuent les capsules
éventuelles avec leurs selles. Il ne faudrait pas s’étonner d’entendre, un jour,
une fatwa autoriser le mariage homosexuel pour espionner l’ennemi sur une
longue durée. Les homosexuels musulmans deviendraient tous des moudjahidine
espions.
Plus sérieusement, parmi ces vidéos qui pullulent sur
Internet, certaines sont là pour dégoûter les arabophones de l’islam. Elles ont
des chances, parmi la majorité qui ne lit pas, ne réfléchit pas, ne critique pas.
Dans les maisons de cette majorité, on ne trouve de livres que des classiques
religieux achetés pour décorer le living ou pour la baraka.
Que la vidéo soit vraie ou fausse, le sang et le sexe
reviennent sans cesse dans les fatwas des wahhabites. Il y a plus d’hormones que
de bon sens. Puis, le fait qu’on gobe ces absurdités prouve qu’un minimum
d’habileté permet de faire dire ce qu’on veut aux textes sacrés et d’être cru. Les
muftis qui captent le plus l’attention sont ceux qui stimulent la passion. Ceux
qui défoulent. La qualité de la mise en scène et le talent de l’acteur, comme
chez Amrou Khaled qui n’est pas wahhabite, rajoutent au succès. Le gouvernement
algérien sait que ce ne sont pas ses imams qui remplissent les mosquées les
vendredis mais la peur de l’enfer pour les absents. Dans les années 1990, il a vainement
tenté de promouvoir les zaouïas pour contrer les salafistes. Au pays de la
laïcité, où les muftis sont censés être financièrement indépendants, hors Cfcm,
l’islam des Lumières convainc peu.
A défaut d’une fatwa obligeant les musulmans à cogner sur des
punching-balls à leur effigie, il en faudrait une pour les exhorter au
multilinguisme et à la lecture. Il n’y en aura pas, bien sûr, cela ouvrirait la
porte à une concurrence dangereuse. La solution est dans l’universalité de
l’islam. Une universalité qui apportera une variété de langues et de cultures, mais
aussi, et surtout, une variété de tempéraments.
Hichem Achi
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