Le monde
arabe est en ébullition, les diplomaties du monde s’activent pour faire pencher
la balance et la diplomatie algérienne est absente. Qu’on ne nous dise pas
qu’elle est discrète. La discrétion n’a même pas permis de trouver un terrain
d’entente avec le Maroc plus que voisin.
Bouteflika
aurait décidé de rappeler définitivement Missoum Sbih, ambassadeur à Paris, alors
que ce dernier était proche de lui. Difficile de croire que c’est parce que ce
diplomate n’était pas au courant qu’il y avait des Algériens en France. De l'avis de nos émigrés, nos diplomates
en poste à l’étranger le sont rarement. Aussitôt rentré à Alger, Bouteflika aurait
bloqué les listes ministérielles de nouveaux ambassadeurs, consuls, magistrats
et walis. Il attendrait de changer les ministres de l’Intérieur et de la Justice. Ce n’est pas Bouteflika
qui a bloqué ces listes. Elles ont été bloquées pour les remanier à l’obédience
de son successeur et cela confirme ce que ses trois mois d’absence ont
démontré : le président ne décide plus de rien.
Dans un
gouvernement qui ne se réunit pas parce qu’il ne décide pas, lui non plus, notre
diplomatie se fait toute petite. Elle craint les élections de 2014, l’armée, les
journalistes et les grandes puissances. Cela fait beaucoup et ce n’est pas
tout. Elle craint aussi l’immixtion du FBI, au point de ne pas poursuivre en
justice Ali Khadraoui, ancien diplomate en poste aux Etats-Unis et soupçonné de
corruption.
Qui pourrait
bien nous représenter à l’étranger ? Cheb Mami ? Même sa voix ne
réussit pas à faire passer les 200 000 euros que l’Algérie a déboursés
pour le libérer de prison. Miss Algérie 2013 ? Elle a certes défilé vêtue
de la tenue la plus prisée par les Algériens, le survêtement, mais son niveau
intellectuel, critère qui serait le plus important, ne se voit pas beaucoup. Les
délégations civiles, qui partent en Syrie par exemple ? Elles sont motivées
par le désuet panarabisme ou par le baklava de dictateur. Le miel, ça adoucit
le Palais et ça tient la langue. En attendant de connaître qui seront nos futurs
ambassadeurs officiels, ceux qui nous représentent le mieux à l’étranger sont
anonymes. Ils sont loin des projecteurs et leur conscience est leur seule
feuille de route. C’est la représentation qui marque le plus là où elle se
trouve.
Hichem Achi
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