La députée
Fln Asma Benkada a été interrogée par la police judiciaire. Son neveu,
conduisant un véhicule de l’Assemblée nationale, le 24 juillet 2013 à Alger, a
tué un enfant de 10 ans et a pris la fuite. Il est difficile de croire que la
députée n’a pas remarqué que le véhicule de fonction avait été pris par son
neveu et qu’il avait été cabossé. Bel exemple de la part de cette députée chargée
de l’Education. Le fait qu’elle soit l’ex-épouse de cheikh Youssef al-Qaradawi,
spécialisé dans la fatwa d’assassinat de chefs d’Etats, a-t-il un lien avec sa
candidature sur la liste Fln ? On est tenté de le croire, au regard des
positions du cheikh dans le Printemps arabe, contradictoires par rapport à
celles du régime algérien, même si ce régime ne les exprime pas lui-même.
Dans le
même temps, les scandales financiers se succèdent. Après ceux de Sonatrach et de
l’Anep, voici celui de Sonelgaz. La
Police fédérale suisse enquête sur un possible blanchiment
d’argent et des cadres dirigeants de l’entreprise ont été placés sous contrôle
judiciaire, en Algérie. La bataille au sommet de l’Etat fait rage et il y aurait
des avantages à tenir jusqu’à l’échéance normale de 2014 pour la présidentielle.
Plus de vérité éclaterait au grand jour. Ces scandales ne permettent pas que le
règlement de comptes. Ils permettent aussi de préparer la privatisation éventuelle
de grandes entreprises publiques. En partie, dans un premier temps. On se
rappelle de la privatisation de Sonatrach qu’avait préparée l’ancien ministre
de l’Energie, Chakib Khalil. Hugo Chavez aurait dissuadé Bouteflika de la concrétiser
et, aujourd’hui, on dit que c’était plutôt le Drs (Renseignements algériens)
qui avait tiré la sonnette d’alarme.
En
attendant que d’autres imprudents ou cavaliers seuls se fassent attraper, le
Premier ministre Sellal multiplie les concessions et les dotations illégales. Ses
mains libres disent qu’il est le mieux placé pour être le candidat du régime,
sous bannière Rnd, dans la présidentielle qui sera celle des Premiers ministres.
Je n’irais pas jusqu’à dire que nous pourrions nous passer de président, mais
je relève que Bouteflika aura été plus utile malade qu’en bonne santé, puisque
la principale paix due à sa présence aura été celle des grands profiteurs, à
coups de véhicules de fonction ou beaucoup plus. Plus que celle de la Concorde civile qui aura
fait que des terroristes s’affichent avec indécence et laissent au maquis leur
reliquat qui continue à tuer. Une élection anticipée serait pourtant meilleure,
car le risque n’est pas dans la rareté des candidats consensuels, il est dans
les débordements aux conséquences imprévisibles, au Sud, en Kabylie et
ailleurs. Les actuels rassemblements populaires viennent surtout suite aux
enlèvements, viols et assassinats d’enfants. Ils dégénèrent déjà un peu en
cassant des vitrines et des véhicules de citoyens innocents. Pour nous rappeler
qu’il y a le feu sous la paille.
Hichem Achi