lundi 27 janvier 2014

Quel sera le métier du prochain président de la République ?


L’animateur des anciens Comités de soutien à Bouteflika affirme que ce dernier a décidé de ne pas se représenter pour un quatrième mandat. Ce serait « l’imposteur politique Amar Saïdani » et « les lobbies de l’argent sale » qui le pousseraient à le faire. Première question : Si on veut maintenir Bouteflika à la présidence pour faire de l’argent sale, cela signifie-t-il qu’on en faisait durant ses trois mandats ? Deuxième question : Pourquoi Bouteflika n’a pas réussi à vaincre ces lobbies, à supposer qu’il les ait combattus ? Troisième question : Si Bouteflika n’est pas le candidat du système, qui l’est ?

Parallèlement, on vient de publier une liste de ceux qui ont retiré le dossier de candidature, et dont aucun ne sera président de la République.



Ça pourrait être un fake. Pour une fois, je fais avec et je vais essayer de mettre un peu d’ordre en regroupant par similitudes. Les métiers cités figurent bel et bien sur la liste et les allusions tournent autour des métiers en général et non des personnes. Enfin, pas toutes.

  • L’écrivain rapporte ce qu’il scrute dans les salons, l’écrivain public rapporte ce qu’il scrute dans la rue.

  • Le gérant de station-service vend du mazout, le marchand de légumes vend des pastèques dopées avec.

  • Le marchand ambulant ne déclare pas son activité, le chômeur est déclaré statistiquement actif.

  • La sage-femme annonce sans cesse des naissances locales, la femme sage annonce sans cesse des complots étrangers.

  • L’avocat ne défend pas les moutons, le vétérinaire veille à la conformité de leur abattage.

  • L’instituteur se fiche de ceux qui n’auront pas le bac, le professeur d’université n’a pas le bac et s’en fiche.

  • Avec un logiciel craqué par l’informaticien, l’architecte conçoit des cages à poules dites logements, l’entrepreneur les bâcle, le peintre en bâtiment les peinturlure, l’ingénieur agrée leur non-conformité, le promoteur immobilier plume les acquéreurs avec, le directeur général de banque qatarie les plume tous.

  • L’ex conseiller à la Présidence propose qui nommer au Sénat pour lever la main, l’ex sénateur lève la main avec ou sans proposition, le militaire retraité conseille fortement de le faire.

Ça amuse un peu. Ça inquiète en voyant comment les Algériens prennent cette fonction à la légère. C’est qu’ils constatent que, malgré une fin de mandat toujours pire que son début, le président a des opportunités, des fans, l’immunité et le salaire à vie. Les présidentiables s’ajouteront à la liste dans les prochains jours et le problème est qu’ils sont issus d’un système qu’ils n’ont dénoncé qu’une fois éjectés. Si vous vous retrouvez dans tout ça, allez voter.


Hichem Achi

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