jeudi 24 mars 2011

Laïcité et islam de France, la vision d’un Algérien


Cet article a été publié sur Facebook le 02 mars 2011.

Les évènements en cours dans le monde arabe n’en finissent pas de faire parler d’eux. Comment non, devant ce tsunami politique qui est en train de bouleverser les données de la géostratégie et les rapports Nord-Sud. J’espère seulement que ce bouleversement ira vers une ère nouvelle, faite de rapports plus sereins et d’échanges plus équitables.

Par anticipation, je dis à tous ceux qui verront de l’ingérence dans mes propos que, non seulement la révolte des pays arabes les permet mais qu’elle les rend nécessaires. Pour autant, ce sera la vision globale d’un Algérien qui s’exprime en son nom. Mes affinités intellectuelles complexes aidant, j’ai pris le pli de suivre les évènements culturels et sociétaux en France plutôt qu’en Algérie, c’est pourquoi je vais essentiellement me focaliser sur le débat actuel sur l’islam et la laïcité en France. Ceci ne m’empêchera pas de survoler d’autres questions que je pense liées.

La diplomatie française vis-à-vis de l’Algérie
Les Algériens reprochent aux Français leur arrogance et leur côté « donneurs de leçons ». Il n’y a pas que les Algériens qui le leur reprochent, d’ailleurs. Cependant, il n’est pas réaliste d’attendre des Français qu’ils s’en départissent. Cela fait partie de leur caractère général et il faut simplement les accepter tels qu’ils sont. Par souci d’équité, je reconnais, qu’à leur tour, les Algériens sont rebelles et têtus. On peut voir là, des deux côtes de la Méditerranée, de mauvais caractères mais on pourrait voir aussi un caractère commun. La polémique actuelle sur la conduite de la diplomatie française témoigne, pour le moins, du courage de reconnaître les erreurs du passé. Soyons réalistes en présumant que chaque gouvernement veillera toujours à assurer les intérêts de son propre pays. Rien de plus normal. En même temps, les intérêts des deux pays passent par une meilleure compréhension et une meilleure considération des uns par les autres. La situation qui a fait en sorte que soit mis sur la table l’actuel débat sur l’islam et la laïcité, prouve que l’ignorance de l’autre finit toujours pas occasionner des frictions. Il nous faut donc nous comprendre un peu mieux.

Avant de développer les axes de cet article, je propose, d’ores et déjà, de créer une revue on-line qui traitera des cultures algérienne(s) et française(s). Pourquoi la culture ? Parce que les gens de la culture ont cette faculté de transcender les frontières plus vite que les autres. Je sais qu’il existe déjà des revues qui en traitent mais leurs études se limitent à une seule rive à la fois et donnent l’impression d’être des fenêtres ou chacun expose ses propres problèmes ou loue son pays. Il en résulte qu’il y a peu de place à l’échange véritable ou, oserais-je dire, à la comparaison. Avis aux intéressés.

Pour les pays arabes, le plus difficile reste à faire
Pour les pays arabes dont les gouvernements se sont effondrés (ne serait-ce pas complètement), le plus difficile commence à peine. Je ne parle pas de reconstruction politique ou économique, chaque pays mobilisera ses enfants qui seront sans nul doute capables de faire face à la situation, comme l’ont fait leurs parents pour se libérer du joug de la colonisation. Ils savent déjà qu’ils devront promouvoir une renaissance et ne pas se contenter d’un simple toilettage de la part des éventuels récupérateurs de tous bords. Je ne prétends pas, non plus, pouvoir dire aux Tunisiens ou aux Egyptiens, par exemple, où se situent leurs priorités. Je veux juste dire, à tous les Arabes, qu’ils ont un problème qui est souvent passé sous silence mais qui, à mes yeux, constitue l’un des plus grands handicaps au développement et à l’émancipation. C’est la pensée unique.

Les musulmans et la pensée unique
Durant les premiers siècles de l’islam, et même jusqu’à aujourd’hui, les Ecoles de la jurisprudence islamique ont dit au croyant que, du moment qu’il fait partie de la masse, son Ecole est celle de celui qui le renseigne. Par conséquent, il n’avait pas à se soucier de comparer ou de privilégier tel ou tel avis. Ce qui n’est heureusement pas le cas pour l’élite. Dans élite, j’entends ceux qui sont suffisamment outillés pour pouvoir comparer les avis et conclure et je ne la limite donc pas aux ulémas. Rappelons, au passage, que si cette élite y a plus ou moins échappé, cela ne lui a pas valu que des éloges et l’exemple d’Averroès (1126-1198) est excellent pour illustrer l’incompréhension et la persécution dont elle a fait l’objet. Ce que les enseignants de jurisprudence ne disent pas assez aux croyants c’est qu’il y a toujours d’autres avis que celui qu’ils leurs donnent. Ils omettent, par exemple, de leur dire qu’il n’y a pas que quatre grandes Ecoles de jurisprudence islamique. Dans le passé, il y en avait vraisemblablement neuf. Aujourd’hui plus.

Je crois fermement à la nécessité de l’élite dont la prophétie et l’élection sont deux exemples, même s’ils sont de natures différentes. Néanmoins, la masse a besoin d’être un peu plus affranchie. Faut-il continuer à la considérer comme une entité bête ? Pour les sciences politiques, oui. De mon point de vue, non. Evidemment, dans les pays qui ont une longue expérience du pluralisme et de la démocratie, comme en France, la masse est beaucoup plus éveillée (au sens mélioratif du terme). La masse ne doit pas être laissée pour compte dans les pays en voie de développement car ce trop grand décalage s’avère maintenant être facteur de stigmatisation.

Venons en aux multiples sociétés musulmanes (leur ensemble étant appelé umma) et rappelons que celles-ci n’ont quasiment connu que la pensée unique sous forme d’omni dirigisme politique, parfois sous des régimes autoritaristes, fervents exploitants de la religion pour se maintenir en place. La période où Mahomet (qsssl) était le chef vivant de la communauté musulmane fait exception, car ce dernier ne gouvernait pas par l’hégémonie de son seul avis mais était guidé par le moyen de la révélation divine. Il est important de souligner qu’à la fin de cette première grande période qui est celle de l’Etat prophétique (622-632), Mahomet (qsssl) n’a pas désigné de successeur avant de mourir et que ce successeur a été élu.

Après avoir connu la prophétie, la démocratie, la dynastie, le califat, et l’Etat-nation, les musulmans Français d’origine algérienne ou maghrébine, vivent aujourd’hui une situation nouvelle. Situation qui a deux caractéristiques majeures.

La première est la pluralité religieuse au sein d’un même pays mais sans prééminence d’une religion donnée sur les autres. Dans le passé, les musulmans ont connu la cohabitation pacifique, en Andalousie et au Maghreb, entre autres. Ce qui est nouveau, c’est que, cette fois, aucune des religions en place n’est religion d’Etat et tous les croyants sont sur un pied d’égalité, entre eux et avec les non croyants. Afin de garantir cette égalité, l’Etat n’a pas d’autre choix que d’être neutre et cela ne peut se faire que grâce à la laïcité.

La deuxième caractéristique est que cette période et celle qui la précède (celle de l’Etat-nation musulman) se chevauchent, puisque cette dernière dure toujours. Or, ce chevauchement pose problème. Il pose problème en ce fait que : appartenance spirituelle et appartenance géographique ne font plus un. Alors, à qui les musulmans de France se sentent-ils appartenir ? Question de fond qui révèle toute la subtilité de la différenciation entre islam de France et islam en France. La question est assez complexe pour faire l’objet d’un débat à part, d’autant qu’elle ne se pose pas que pour les musulmans. Le propre de l’homme étant de rattacher son appartenance à un lieu géographique, donc à un pays donné, certains préconisent d’interdire la double nationalité sous prétexte qu’on ne peut pas être fidèle à deux pays en même temps. Il est possible qu’ils eussent raison de le préconiser il y a quelques décennies, mais le préconiser aujourd’hui est une erreur. Les principaux conflits dans le futur, auront lieu entre des groupes qui se disputeront la terre et l’eau potable, poussés par l’épuisement des ressources naturelles et par les changements climatiques dus au réchauffement de la planète. Ces conflits auront lieu de moins en moins entre Etats, d’autant que la souveraineté de la plupart de ces Etats s’amenuisera au fur et à mesure que grandira l’hégémonie de la globalisation. Le nationalisme et le protectionnisme peuvent éventuellement résoudre quelques conjoncturels problèmes mais ils ne pourront globalement rien y changer, au train où vont les choses.

Revenons à cette identification par l’appartenance géographique pour nous demander quelle serait l’importance de se référer à un lieu géographique plutôt qu’à un autre. Il faut simplement d’être conscient de ce que l’on est et, surtout, d’accepter l’évolution comme phénomène naturel et nécessaire. Pour toute personne, quelles que soient ses idées ou sa confession, et quel que soit l’endroit où elle se trouve, le plus important est d’être bienveillant envers les autres et d’œuvrer pour le bonheur de tous, dans un cadre organisé et consensuel.

Islam et démocratie
Si les musulmans qui pensent qu’islam et démocratie ne sont pas compatibles, admettent que les premiers califes de l’islam aient été élus, ils arguent que cette démocratie là diffère de celle de la France. Selon eux, la différence réside dans le fait qu’en France, les organes législatifs peuvent voter une loi incompatible avec la charia. Ils oublient que lorsqu’une loi incompatible avec la charia est votée, cela veut tout simplement dire que les Français, à travers les élus qui les représentent, auront choisi de ne pas légiférer conformément à la charia. Ce qui veut également dire que les Français (dans leur majorité) ne veulent pas la charia. Les obliger à la vouloir équivaut à les convertir de force à l’islam, alors que le Coran interdit de convertir par la force.

D’autres acceptent cet état de fait mais refusent, quant à eux, de se conformer aux lois en vigueur. C’est là un cas de figure où le débat peut éventuellement avoir lieu mais où la coercition devient légitime. Je ne veux pas me lancer dans une dissertation appuyée par des avis comparés de juristes musulmans. Je ne le pourrais pas, de toutes façons. Je dis juste à ces gens que, de par cette attitude, ils cheminent vers l’anarchie et le chaos. Ce qu’aucun pays ne saurait accepter. La démocratie française n’empêche pas la liberté de croyance et n’interdit point la pratique du culte. Elle essaie de la gérer. Il faut donc réfléchir pour trouver des solutions face à une situation que cette démocratie n’a jamais connue auparavant.

Islam et intégrisme
Passons outre ceux qui se lamentent sur les différentes politiques de l’immigration qu’a adoptées la France aux XXe et XXIe siècles. Hier, la religion musulmane faisait partie intégrante du paysage cultuel de la France. Aujourd’hui, elle en est partie constituante. Beaucoup continuent à regarder l’islam comme une religion de Maghrébins et, dans leurs esprits, arabité et islam ne font qu’un. Ceci est évidemment faux. Puis, dans ce cas, quelle place y a-t-il, par exemple, pour les Français de « souche » qui sont musulmans ? N’ont-ils pas le droit d’être acceptés pour ce qu’ils ont choisi d’être ? La tolérance n’est-elle pas d’accepter « l’autre » dans sa différence ? Si, tant que cette différence se manifeste dans un cadre républicain.

Les Français ne devraient pas avoir peur de l’islam. Toute chose nouvelle suscite la méfiance, voire le rejet. En se propageant en France, le christianisme a été violemment rejeté. Avant que cette religion ne s’installe durablement, il a fallu du temps et beaucoup de tensions et les guerres de religion qui ont eu lieu, au XVIe siècle notamment, illustrent bien ce parcours. Aujourd’hui, la France en est loin. On reproche aux musulmans de France de ne pas admettre la priorité du christianisme, de par son antériorité. Qu’on se rappelle qu’à l’instar du paganisme en France, le vaudou, en Afrique noire, a existé bien avant le christianisme et que cela ne les a pas empêchés pas de cohabiter.

On aura raison de dire qu’en France, la cohabitation du christianisme et de l’islam souffre d’ « apparences » donnant l’impression que ce dernier est anachronique et régressif. Pour les musulmans radicaux, je comprends qu’on puisse le dire. Il y donc un effort à faire par ces musulmans qui, quand ils sont d’origine étrangère, sont encore fortement imprégnés de leurs traditions d’origine. Je vise par « traditions d’origine » les comportements sociaux en premier lieu. Le sujet est, en soi, matière à beaucoup dire et j’espère pouvoir bientôt lui consacrer un article.

Si les Français ne doivent pas avoir peur de l’islam, ils doivent, par contre, prendre au sérieux l’intégrisme religieux. Sur l’intégrisme islamiste, puisque c’est de lui qu’il s’agit en ce moment, ils devraient s’inspirer de l’expérience de l’Algérie qui a longtemps souffert de ce fléau. Le combat contre l’intégrisme (islamiste ou autre) ne se gagne pas uniquement à coups de lois. Il se gagne aussi par le débat et le raisonnement. J’entends régulièrement parler d’islam modéré et d’islam intégriste. Je ne crois pas qu’il y ait un islam modéré et un islam intégriste. Il y a simplement des musulmans modérés et des musulmans intégristes, comme il y a des non musulmans modérés ou intégristes. Tomás de Torquemada (1420-1498) ne peut pas faire passer les chrétiens pour des intégristes, bien qu’il eusse représenté, à lui tout seul, toute l’intolérance de l’Inquisition espagnole. Tout est question de parcours et d’interprétation des textes sacrés et liturgiques, donc de personnalité et de culture. Or, en parlant des Maghrébins vivant en France (qu’ils soient Français ou non), un problème de taille réside dans le fait que certains n’ont pas encore fait l’apprentissage du pluralisme.

Disons-nous bien une chose : si, par un hasard de l’Histoire, les actuels intégristes islamistes s’étaient trouvés dans un Maghreb chrétien, dans les mêmes conditions culturelles d’unicité de la pensée, ils auraient été, à coup sûr, intégristes « christianistes ».

Ceux qui pensent qu’ils réussiront à leur faire ouvrir les yeux et à se remettre en question en s’attaquant à l’islam n’ont rien compris. Il faut s’intéresser à leur façon de regarder les choses et les aider à comprendre qu’il y a toujours plusieurs manières de lire et d’interpréter un texte sacré. La scolastique peut éventuellement nous inspirer et des exemples de cette multiplicité des interprétations existent à profusion dans l’Histoire de l’islam et dans la Sunna qui est la voie de Mahomet (qsssl), rapportée notamment dans sa biographie.

A propos des mosquées et des minarets de France et d’Europe
Comme tout un chacun, je ne trouve pas plaisant de voir que des prières sont organisées dans la rue, en bloquant la circulation. Parallèlement à cela et sans m’ingérer dans la politique intérieure de la France, j’ai été heureux de voir que, nonobstant la loi de 1905, beaucoup de collectivités locales ont décidé d’aider à l’attribution ou à la construction de lieux de culte.

Voici une idée qui pourrait paraître farfelue. Et si la prière du vendredi se faisait par Webcam ? Cela pourrait résoudre le problème dans les villes françaises qui manquent de mosquées et de salles de prières. Pas si farfelu que çà comme idée. De fait, la prière collective a été recommandée pour que les fidèles gardent contact entre eux et prennent des nouvelles les uns des autres. La prière du vendredi, elle, a été promulguée pour écouter la bonne parole, celle qui apaise et qui rappelle Dieu. Aujourd’hui, on peut prendre des nouvelles des uns et des autres par téléphone portable ou par Internet. De même, il est maintenant tout à fait possible de se réunir sur Internet et par Webcam. Les fidèles pourraient ainsi écouter le prêche du vendredi depuis chez eux et en temps réel. On criera, peut-être, à l’absurdité de cette idée. Qu’on se rappelle que, dans les mosquées où il n’y a pas suffisamment de place, les derniers arrivés prient dehors et ne voient pas l’imam et se contentent d’écouter sa voix. Cette situation existe même dans les pays musulmans et les fidèles s’en accommodent. Il restera toujours des musulmans qui voudront prier dans une mosquée et ce sera leur droit. Néanmoins, la demande diminuera fortement et le problème, qui paraît aujourd’hui insoluble, sera réglé, ne serait-ce que momentanément.

Parlant des minarets, j’ai été déçu à chaque fois qu’on montrait une mosquée nouvelle, bâtie ou destinée à l’être sur le territoire français. Déçu parce que dans les pays musulmans, les mosquées, anciennes notamment, sont toujours bâties dans un style architectural qui traduit la culture locale. Ainsi donc, les mosquées de Jakarta ne ressemblent en rien à celles de Tombouctou ou du Caire. Celles des médinas du Maghreb n’ont rien à voir avec celles de la péninsule arabique. Rien de plus harmonieux.

Mais alors, pourquoi une mosquée à Paris, ou à Strasbourg, ressemblerait-elle à une mosquée d’un pays musulman ? Pourquoi pas une mosquée dont le style s’inspirerait du Centre Georges-Pompidou à Paris et une mosquée à colombages à Strasbourg ?

J’ai compris l’appréhension des Suisses à autoriser la construction de minarets (pas des mosquées) dans leur pays. J’ajoute que lorsque j’ai vu l’un des rares construits en Suisse, j’ai malheureusement constaté que c’est un édifice qui évoque l’architecture des pays balkaniques. Je me suis alors rappelé que Mahomet (qsssl) n’avait pas de minaret à sa mosquée. Si les architectes savent que cet appendice est apparu plus tard, il convient de dire aux autres pourquoi il a été « inventé ». Historiquement, avec la croissance urbaine des villes musulmanes, les muezzins, qui se tenaient debout près du sol ou sur des toitures peu élevées, ne pouvaient plus faire parvenir leurs voix aux fidèles du fait des distances à couvrir. Il a donc fallu monter de plus en plus haut et le minaret a été inventé pour cela. Aujourd’hui, sur Internet, on peut télécharger légalement et gratuitement tous les appels à la prière qu’on veut et pour la ville du monde qu’on veut. Ces genres de programmes, que beaucoup d’Algériens utilisent quotidiennement en Algérie, comprennent les appels à la prière pour une année au moins. Les minarets continuent bien à être construits dans les pays musulmans mais n’oublions pas que, dans ces pays, l’appel à la prière se fait toujours par haut-parleur et qu’Internet couvre rarement l’ensemble du territoire.

Certains disent que le minaret n’est pas seulement pour appeler à la prière mais également pour servir de point de repère dans le tissu urbain. Ce que l’on appelle communément dans le jargon des urbanistes un « élément d’appel ». Ceci n’est vrai que dans un environnement urbain particulièrement homogène comme dans les médinas où tous le édifices se ressemblent de l’extérieur et où il était interdit de bâtir une maison plus haute ou plus basse que celle de ses voisins afin de respecter les vis-à-vis et de ne pas faire étalage de ses moyens financiers. De plus, il faut se tenir assez éloigné pour les voir. Les caravaniers utilisaient ses éléments comme points de repère visuels quand ils approchaient de la médina. Après ces explications, il devient clair que vouloir doter les mosquées, d’Europe et de France, de minarets est un non-sens.

Finalement, je crois que le problème de cette formalisation réside ailleurs. Il est dans le fait que certains confondent Islam et traditions de pays musulmans. Ils doivent se dire que l’islam n’est pas une religion réservée au monde arabe et qu’elle ne peut donc en aucun cas se contenter de telle ou telle esthétique. Dans le passé, les musulmans l’ont compris. Ils se sont alors ouverts sur les autres et cette ouverture leur a permis d’intégrer et de s’inspirer de différents styles pour construire des édifices très divers. Des édifices qui constituent, encore aujourd’hui, de pures merveilles pour les yeux de l’humanité.

Pour conclure rapidement, je dirais qu’à l’évidence, le débat sur l’islam et la laïcité ne gagnera pas à perdurer. Il faudra passer à construire des choses ensemble au lieu de continuer à constater et à subir.

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