dimanche 16 juin 2013

Le transgenre au chevet du genre humain

A partir du 1er juillet 2013, l’Australie ajoutera une case sur ses passeports, devant les traditionnelles H et F (Homme ; Femme). Ce sera un X. La cour de Canberra l’a décidé à partir du cas d’un citoyen devenu ni homme ni femme, après avoir arrêté le traitement hormonal qu’il suivait depuis trente ans. Il y a des personnes qui présentent des anomalies génétiques, la médecine en juge et en traite. Pour les autres, le changement de sexe se simplifie administrativement et complique autrement.

La théorie du genre (gender) ne date pas d’hier et des dispositions liées arrivent. La cour suprême du Népal vient d’ordonner au gouvernement d’ajouter une catégorie « transgenre » aux passeports, par exemple. Dans les écoles maternelles suédoises, on donne des voitures aux filles et des poupées aux garçons et, respectivement, des gobelets bleus et roses. Après les anglo-saxon, les programmes scolaires français vont inclure la théorie du genre. On ne peut pas s’empêcher de faire le lien avec le mariage homosexuel, autorisé dans de plus en plus de pays, et les revendications qui le suivent. Si personne ne peut dire exactement sur quoi tout cela débouchera, on peut d’ores et déjà imaginer, satiriquement ou non, quelques chamboulements.

Avant qu’il ne soit reconnu en sport, le transgenre n’aura pas besoin de se doper, juste à s’inscrire parmi les femmes et à viser la barre des hommes. Le transgenre généralisera l’article neutre dans les langues ; il terminera par des voyelles tous les prénoms masculins et élidera les féminins ; il créera des emplois chez les chirurgiens esthétiques et les couturiers qui classeront rétro Jean-Paul Gaultier ; il fera fondre les canons de la beauté en disant De Vinci précurseur et l’ambiguïté de la Joconde enfin expliquée ; il transformera les pin-up en papier vintage, pour cadeaux discrets, après la plainte portée contre une chaîne française de supermarchés, pour publicité montrant une famille « classique ».

Le transgenre pourra vendre son sperme et louer son utérus à la fois. Mais il pourra être non procréatif et il y aurait moins de monde sur Terre que prévu. Il paraît qu’il y en aura 9 milliards en 2050. Heureusement que les Algériens stagneront autour de 55 millions entre 2050 et 2100. Avec leur démographie actuelle et seulement deux sexes, ils ne passent déjà inaperçus nulle part. Peut-être que le transgenre rééquilibrera leurs chances à l’embauche et au mariage, et qu’il permettra de voyager sans autorisation patriarcale et sans justifier de service militaire. Les Norvégiens s’en fichent, eux qui vont étendre le service militaire aux femmes, en temps de paix.

Une chose ne se crée que pour combler un vide et, sur ce sujet, le vide est le triomphe de l’individu sur la collectivité. Un thème dont se saisit la religion, même si elle produit la morale moins qu'elle la prêche. Dans le futur, faute de place sur les passeports et dans les esprits, on proposera sûrement de supprimer la case du sexe. Peu importe qu’on soit né sous X ou qu’on vive sous X, l’essentiel est d’être reconnu humain ou en voie de devenir Ogm. On sera libre d’épouser qui on veut ou ce qu’on veut. Tant qu’on acceptera le fichage biométrique et qu’on dépensera son argent pour les actionnaires de la planète, on sera ex-citoyen ou « citoyex » modèle.


Hichem Achi

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