vendredi 28 juin 2013

Fatwas aux hormones

Après la fatwa pour voiler les filles dès leur naissance, la fatwa pour tuer les chiites, les sunnites, et tous ceux qui sont différents, la fatwa pour le concubinage en période de djihad armé, voici celle sur la licéité de la sodomie pour les besoins des attentas-suicides. Cela permettrait d’élargir le conduit anal, pour pouvoir y insérer des capsules explosives. A observer les mouvements de lèvres du cheikh, il est possible que la vidéo soit un montage comme cela est souvent le cas en ce moment.

Les pays ciblés par les attentats-suicides vont penser à remplacer les scanners corporels par des scanners médicaux, ou alors à généraliser le toucher rectal que pratiquent parfois les Etasuniens à leurs frontières. Sinon, faire boire une potion aux contrôlés pour qu’ils évacuent les capsules éventuelles avec leurs selles. Il ne faudrait pas s’étonner d’entendre, un jour, une fatwa autoriser le mariage homosexuel pour espionner l’ennemi sur une longue durée. Les homosexuels musulmans deviendraient tous des moudjahidine espions.

Plus sérieusement, parmi ces vidéos qui pullulent sur Internet, certaines sont là pour dégoûter les arabophones de l’islam. Elles ont des chances, parmi la majorité qui ne lit pas, ne réfléchit pas, ne critique pas. Dans les maisons de cette majorité, on ne trouve de livres que des classiques religieux achetés pour décorer le living ou pour la baraka.

Que la vidéo soit vraie ou fausse, le sang et le sexe reviennent sans cesse dans les fatwas des wahhabites. Il y a plus d’hormones que de bon sens. Puis, le fait qu’on gobe ces absurdités prouve qu’un minimum d’habileté permet de faire dire ce qu’on veut aux textes sacrés et d’être cru. Les muftis qui captent le plus l’attention sont ceux qui stimulent la passion. Ceux qui défoulent. La qualité de la mise en scène et le talent de l’acteur, comme chez Amrou Khaled qui n’est pas wahhabite, rajoutent au succès. Le gouvernement algérien sait que ce ne sont pas ses imams qui remplissent les mosquées les vendredis mais la peur de l’enfer pour les absents. Dans les années 1990, il a vainement tenté de promouvoir les zaouïas pour contrer les salafistes. Au pays de la laïcité, où les muftis sont censés être financièrement indépendants, hors Cfcm, l’islam des Lumières convainc peu.

A défaut d’une fatwa obligeant les musulmans à cogner sur des punching-balls à leur effigie, il en faudrait une pour les exhorter au multilinguisme et à la lecture. Il n’y en aura pas, bien sûr, cela ouvrirait la porte à une concurrence dangereuse. La solution est dans l’universalité de l’islam. Une universalité qui apportera une variété de langues et de cultures, mais aussi, et surtout, une variété de tempéraments.


Hichem Achi

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