dimanche 17 juillet 2011

Ce que pourrait faire l’hôtellerie algérienne pour les quelques années à venir



Les rumeurs, fondées ou non, sur l’insécurité en Tunisie et les frontières terrestres fermées avec le Maroc poussent les Algériens à rester chez eux. Et là, les Algériens sont rappelés à la réalité du déficit en infrastructures hôtelières. Alors, la plupart reste chez elle et certains partent la journée pour faire plaisir à leurs enfants. Et même là, les infrastructures sont insuffisantes comme pour les parkings, douches, sanitaires, restaurants ou cafés-terrasses.

Loin de moi l’idée de tirer profit du malheur des Tunisiens mais l’occasion est bonne pour au moins se rendre compte des déficits et essayer d’y remédier. La chose n’est pas aussi difficile pourvu qu’on laisse l’initiative aux privés et le déclenchement de l’attrait ne devrait pas poser de problèmes insolubles au regard de la crise qui sévit en Europe et dans le monde. Cette crise signifie que les grosses fortunes hésitent à confier leur argent aux banques. Pourquoi ne pas leur proposer de l’investir dans l’hôtellerie en Algérie ? Je sais que les investisseurs hésitent, apeurés par l’incertain résultat des réformes algériennes en cours ainsi que par les agences de notation financières. En attendant que ces investisseurs soient rassurés par l’approche du gouvernement algérien et sans attendre les agences, le gouvernement pourrait agir rapidement pour rattraper partiellement le retard accusé.

En légalisant et en organisant les maisons d’hôtes. Cela permettrait d’en finir avec les maisons louées aux estivants et qui, en plus d’être souvent en état de chantier, échappent aux recettes fiscales. Qui pourrait contrôler la conformité de ces résidences d’hôtes ? Les fonctionnaires de l’ONAT (office algérien du tourisme), tout simplement. Ceux que le gouvernement vient d’assurer d’une aide sous forme de taux bonifiés à hauteur de 2 milliards de dinars.

Aider à relancer cet organisme, sous prétexte de sauver les emplois et dans le but réel de calmer la colère montante, est une fuite en avant. Nous savons pertinemment que cet organisme est dépassé quant à ses méthodes commerciales et de gestion et que les infrastructures qu’il gère sont à restaurer. Le recyclage au sein du nouvel organisme public de contrôle de la qualité hôtelière permettrait de sauver les emplois et même de recruter, tout en laissant place à une nouvelle ère d’hôtellerie. Les personnels de l’ONAT possédant déjà quelques bases, leur recyclage ne devrait pas durer trop longtemps. Quant à l’argent destiné à la sauvegarde de l’actuel office du tourisme, il pourrait servir à financer la conversion des personnels.

Autoriser les chambres d’hôtes aurait pour avantage d’accélérer la construction ou la réfection desdites maisons en chantier, de laisser l’entretien des lieux aux propriétaires mais serait également un moyen rapide de combler le déficit. Si le gouvernement s’y attèle maintenant, il serait tout à fait possible d’annoncer l’opérationnalité de ce réseau para-hôtelier pour la saison estivale 2012.

Pour les autres types de tourisme, l’article ne suffit pas. Pour le tourisme balnéaire, les grands groupes hôteliers ne résoudront pas le problème à eux seuls et il est indispensable d’ouvrir la porte aux petits investisseurs locaux. Le business du tourisme doit être cédé par l’Etat, comme beaucoup d’autres secteurs. La population qui investit se crée de l’emploi, crée de l’emploi pour les autres, construit au lieu de détruire et ne rêve plus de châteaux en Espagne mais de petits hôtels en Algérie.



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