dimanche 24 juillet 2011

Double attentat d’Oslo : 3 rappels à inscrire sur son mémo


Le double attentat d’Oslo du 22 juillet 2011 a fait 93 morts et 97 blessés et le bilan n’est pas définitif. La monstruosité de cet acte n’est pas à redire, mais des leçons peuvent en être tirées ou rappelées.

© AFP/Scanpix/Berit Roald

L’auteur de l’attentat, Anders Behring Breivik, chrétien norvégien proche d’un parti politique d’extrême droite, aurait agi seul mais en ayant pris soin de planifier son acte et de l’argumenter, depuis 2009. Dans un  document, intitulé « 2083, une déclaration d'indépendance européenne », posté sur Internet quelques heures avant l’attentat, Anders Behring Breivik, qui se définit, sous alias, comme « commandeur des chevaliers justiciers », déverse sa haine sur les immigrés et sur le « marxisme culturel » qu’il assimile au multiculturalisme.

Il fustige également les partis politiques qui ont soutenu l’immigration. Je dois des condoléances aux familles et proches des victimes, je ne m’étonne pas qu’il y ait des givrés comme Behring Breivik et je rappelle 3 choses. Je parle de rappeler, parce que ces choses, déjà dites presque à l’excès, ne trouvent pas encore suffisamment écho.

Anders Behring Breivik © AFP/Scanpix Norway

1er rappel : Imposé par le fait qu’avant que les autorités norvégiennes n’annoncent l’identité du terroriste, des internautes ont dénoncé un attentat islamiste. Cela en dit long sur ce qu’il faut dorénavant considérer comme un cliché classique. Comme en 2004, lorsque José María Aznar s’était précipité pour annoncer que les attentas de Madrid étaient dus à l’organisation basque ETA. Ce qu’il faut retenir c’est que rien n’est évident à l’avance et même pour le double attentat d’Oslo, il n’est pas impossible que l’enquête connaisse des coups de théâtre dans le futur.

2ème rappel : Les extrémismes sont aussi dangereux les uns que les autres. Pour les victimes, il n’y a pas de différence en fonction de l’identité du terroriste et les bombes n’ont pas de race ou de confession particulières.

3ème rappel : Le terrorisme ne peut être efficacement combattu qu’en collaboration entre les pays. Dans des cas comme celui d’Oslo, les différentes communautés doivent se donner la main pour combattre les extrémismes d’où qu’ils viennent. Ceux qui refusent d’aider ou de dénoncer, sous prétexte que le dénoncé est de leur race ou de leur tendance idéologique, sont tout simplement complices. Alors, qu’ils ne se plaignent pas d’être stigmatisés ou persécutés.

Simpliste attitude de ceux qui attribuent tous les maux de leur société aux autres, aux étrangers. Une attitude à laquelle n’échappent pas les Algériens. Un méfait doit être puni dans le cadre de la loi, quelle  que soit l’origine de son auteur.

Contradictoire attitude des partis nationalistes et populistes européens qui qualifient les flux migratoires vers leurs pays d’invasion. C’est le cas d’un certain parti extrême de France, qui crie à l’invasion de son pays par les Maghrébins mais qui n’a jamais condamné l’invasion du Maghreb par son pays. D’ailleurs, si tous les Français d’origine maghrébine décidaient de s’installer dans leurs pays d’origine, il resterait quand même des musulmans. Ceux qui sont bêtes pour s’être convertis et qu’on ne voit jamais à la télé, comme pour dire que l’islam restera toujours un fait d’étrangers. Je me demande ce que dirait ce parti politique si c’étaient ces Français de souche qui demandaient à disposer de mosquées. Ce ne serait pas mal du tout comme idée.

L’extrémisme n’en est pas à sa fin, la stigmatisation aussi. Il faudra malheureusement s’attendre à de nouveaux attentats de ce genre et à de nouvelles accusations gratuites. Voulus ou non, les facteurs d’attisement de la haine sont multiples. Les initiatives d’apaisement, elles, sont timides ou éparpillées. Avec les redondances de la crise financière mondiale, dont celle que connaît actuellement la zone euro, on aura de plus en plus tendance à croire que ce sont les autres qui sont la cause de sa paupérisation, même s’ils ont été auparavant cause de son enrichissement.


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