mercredi 20 juillet 2011

La solitude malgré Facebook



Les gens sont de plus en plus seuls. Malgré la facilitation des moyens de communication et la multiplication des réseaux sociaux comme Facebook. En fait, les gens ne se sentent pas vraiment seuls, ils se sentent abandonnés et marginalisés.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les jeunes souffrent aussi de solitude dans le monde. Une étude de la Fondation de France, pour ne citer que cet exemple, constate que : « L'isolement relationnel en France est d'une ampleur considérable : il concerne 9% de la population de plus de 18 ans ». Selon un sondage TNS-Sofres mené avec SSVP et La Croix, souffriraient de la solitude 52% des 18-24 ans et 58% des 25-34 ans, contre 42% des 65 ans et plus. En Algérie, ces chiffres n’existent pas ou ne sont pas disponibles.

© ROMAIN CHAMPALAUNE/SIPA/SIPA


La médiatisation des évènements du monde ajoute au sentiment de solitude. On se sent tellement petit face à ce qui se passe au quotidien et on voit mal comment on pourrait attirer l’attention sur soi dans cette jungle médiatique où n’ont droit de cité que quelques chanceux souffrants ou quelques heureux ou malheureux people. Comment rivaliser avec Lady Gaga alors qu’on chante et qu’on se déhanche merveilleusement bien face à son miroir ? Comment dire sa valeur aux autres sans risquer de passer pour un prétentieux ? Pas facile.

Sur Facebook, n’importe quel détenteur de compte pourrait, s’il le voulait, se faire une dizaine de nouveaux amis par jour. Dans les faits, combien d’amis qui se sont connus sur Facebook sont-ils vraiment devenus amis, c’est-à-dire à concours d’entraide, d’intimité ou de complicité ? La plupart se contentent de jeter un œil sur ce que poste tel ou tel adhérent « ami » puis de cliquer, éventuellement, sur l’onglet « J’aime », comme on esquisse un sourire de complaisance à une personne qu’on rencontre pour la première fois de sa vie. De ce point de vue, les réseaux sociaux comme Facebook sont des miroirs aux alouettes. Sans parler de l’obligation de demander à un ami, qu’on connaît depuis longtemps, s’il veut bien qu’on devienne ami. Merci Zuckerberg !

Sur le même Facebook, les femmes ont presque toujours plus d’amis que les hommes. Allez savoir pourquoi … En revanche, les hommes non célèbres qui ont le plus d’amis sont les plus seuls. Ils passent leurs temps à demander à d’autres personnes de devenir leurs amis, sans quelconque affinité. Une façon de se sentir moins seul. Et puis, comment font les membres Facebook, qui ont des milliers d’amis, pour suivre le fil d’actualité ? C’est tout simplement impossible à faire.

Aussi, beaucoup de ceux qui sont sur Facebook ont des pseudos bizarres, voire vantards. Cependant, le pseudo n’est pas si trompeur que ça. Il traduit souvent un fantasme ou un état d’esprit, momentané, peut-être, mais révélateur. On pourrait penser que ça permettrait de se protéger de l’agressivité des autres et de la prédation intersexuelle. En tout cas, ça permet aussi de se cacher pour commenter en injuriant. Commode mais lâche, dans ce cas. Et ces collections d’avatars, chez une même personne, parmi lesquels aucun ne représente vraiment les traits de ladite personne. D’ailleurs, personne n’est moche sur Facebook et personne n’est gros. Pourtant, les moches et les gros, il y en a, et ils ont le droit d’avoir des amis, comme tout le monde.

Je sais que certains de mes amis Facebook vont m’en vouloir après cet article mais je m’en voudrais encore plus si je ne leur disais pas ce que je pense. Sans se laisser leurrer par ces réseaux sociaux, il faudrait être soi-même et saisir les occasions de se rencontrer, pour de vrai.


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