jeudi 7 juillet 2011

La France se droitise-t-elle ou se serre-t-elle simplement la ceinture ?


Les circulaires tombent les unes après les autres et les conventions s’organisent pour débattre de l’immigration ou pour la réguler. Le parti au pouvoir durcit le ton et veut conditionner les prestations sociales au respect du contrat d’accueil. Rien de plus normal jusque là, les immigrés sont soumis aux lois comme les autres.

Par contre, il en découle un supplément de difficulté pour les immigrés, d’origine Maghrébine notamment, pour travailler et vivre en France. La convention du moment, baptisée Les défis de l’immigration et prévue pour aujourd’hui 7 juillet, vient naturellement faire suite au débat sur l’islam et la laïcité organisé par l’UMP en avril dernier.

Des Français dénoncent une opération de séduction tournée vers les sympathisants et adhérents de l’extrême droite revigorée. D’autres, d’origine étrangère ou non, crient à la xénophobie. Si, comme je l’ai dit auparavant, l’opération de séduction est signe de tactique et donc d’appétit électoral révélateur de bonne santé politique, la xénophobie déclinée en quantité de synonymes à banderoles, elle, est discutable.

Refuser de recruter un postulant sur la base de son faciès est signe de xénophobie et, malheureusement, cela existe. Refuser de recruter un étranger non résidant en France parce que des compétences locales existent pour le même poste est compréhensible. L’exemple donné par Claude Guéant sur les maçons, entre autres, est significatif et ses chiffres n’ont pas été remis en cause. Il n’est pas normal d’abandonner ceux qui ont participé à créer la richesse sous prétexte que les temps sont durs. De même, il n’est pas possible de faire plaisir à tout le monde et de recruter tous les étrangers alors que les nationaux sont en crise. Que diraient les chômeurs Algériens si des travailleurs non Algériens leurs raflaient les postes sous le nez ? Certains diront que c’est déjà ce qui se passe. Oui mais la grogne monte et le gouvernement algérien ne pourra pas éternellement recourir aux contrats clés en main, défavorables à l’emploi des Algériens.

Je salue la volonté de codéveloppement à destination des pays d’origine et j’espère qu’il profitera réellement et directement aux concernés. Je déplore l’abandon de la personnalisation des menus dans les cantines scolaires françaises comme je déplore la Caution-retour demandée par l’UMP et qui pourrait freiner l’intensité de la mobilité, véhicule de vitaux échanges. Je laisse aux Français le soin de dire ce qu’ils pensent être ou ne pas être xénophobe et je repose les questions.

Les Algériens, pour ne parler que d’eux, vont chercher chez les autres ce qui est censé exister chez eux. Les opportunités existent, notamment pour l’initiative privée et l’entreprenariat, mais elles sont contrecarrées par la corruption. Que se passerait-il si personne n’acceptait de donner de pot de vin ? Pourtant, non seulement on donne le pot de vin mais on le propose avant même que le sollicité n’ait insinué quoi que ce soit. Dans la jurisprudence musulmane, celui qui donne le pot de vin est plus fautif que celui qui le reçoit. L’Algérie est bien un pays musulman, non ? Je connais déjà la réponse : Allah ghaleb (Dieu est contraignant). Tout aussi saisissant, aussi bien ceux qui donnent des pots de vin que ceux qui en reçoivent veulent quitter l’Algérie sous prétexte que la qualité de vie y est pourrie. Cherchez l’erreur.

La mobilité est signe de dynamisme et un pays dont les ressortissants ne voyagent plus s’affaiblit. Cependant, on peut bouger sans laisser derrière soi désorganisation et chaos à retardement. Les Algériens qui sont partis en faisant cela, et il y en a beaucoup, n’ont pas compris que faire mal aux autres finit par rattraper le malfaisant où qu’il soit. Lorsque les pays occidentaux, la France ou d’autres, les auront indirectement forcés au retour, ces Algériens retrouveront ici le cadeau empoisonné qu’ils avaient laissé avant leur départ. Plus pourri mais plus riche en enseignements.

Les Français gagneraient à ne pas passer à côté des compétences étrangères qui conditionnent leur polarisation de talents et, donc, de leadership dans de multiples domaines. Les Algériens gagneraient à penser à faire un peu de bien à leur pays, même s’ils sont libres de désirer s’installer ailleurs. Chercher les erreurs est le préalable à toute proposition de solution. Ne les chercher que chez les autres relève de l’auto-absolution, flatteuse de l’égo et amie de la fainéantise.



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