vendredi 1 juillet 2011

Radars pédagogiques et ralentisseurs informels


En France, des radars pédagogiques sont en train d’être posés. A la différence des radars classiques, ils indiquent en vert la vitesse des véhicules qui roulent sous la limite autorisée et en rouge celle qui est au dessus. Des messages du genre « Attention danger » ou « Prudence » sont également affichés en cas de dépassement supérieur à 20 km/h.

En Algérie, il n’y a rien à dire sur les radars, sauf qu’il y en a trop pour les conducteurs et pas assez pour le gouvernement et les associations de lutte contre les accidents de la route. Le problème est dans les limitations de vitesse. Des ralentisseurs étatiques peuvent surgir au beau milieu d’une voie expresse, sans avoir été signalés. Tant pis pour les conducteurs, ils n’avaient qu’à faire du 40 km à l’heure sur cette voie où la plaque indique 80. A quoi sert le 80 qui s’éternise devant un ralentisseur ? Réponse : A confirmer la logique à l’algérienne.

Dans les villes d’Algérie, on marche sur la chaussée. Le fait que la médina n’ait pas de trottoirs a-t-il quelque chose à avoir dans le phénomène ? Possible. En tout cas, quand bien même on est tenté de marcher dessus, le projet devient irréalisable au bout de 10 m tout au plus. Si le trottoir existe, il est submergé d’une montagne de gravier destiné à des travaux de particulier qui dureront au moins trois ans, ou alors il est en pente casse-gueule pour permettre à une quelconque voiture de rentrer dans son garage, quand ladite voiture n’est pas garée dessus.

Alors, on n’a pas d’autre choix que de marcher sur la chaussée. Et là, on a tout loisir de remarquer ces ralentisseurs improvisés par les voisins pour éviter que les voitures n’écrasent leurs enfants. Des ralentisseurs aux formes multiples mais tous hors normes et qui sont appelés « dos-d’âne » comme est appelé « valise diplomatique » l’attaché-case. Une confirmation de l’importance que les Algériens accordent au savoir dont les racines des mots sont une base.

و عـلـم آدم الأسماء

Et il apprit à Adam les noms [1].


Ne serait-il pas plus simple et plus logique qu’on libère les trottoirs pour que les piétons enfants et adultes marchent dessus ? Si, mais tout le monde s’en fiche.

Autrement à Constantine, le tramway censé être livré en 2010 a déjà commencé à concurrencer le métro d’Alger pour le record du chantier le plus long (depuis 1983 pour le métro, soit 28 ans). Quant aux rues Didouche Mourad et 19 juin 1965 (dites rue de France), deux des plus centrales de la ville, après être devenues bazar à ciel ouvert, les voilà en plus abattoir à poules, en plein air aussi. Ce n’est pas une blague.

A la question que ne se posent plus que quelques Algériens et qui est celle de comprendre pourquoi l’Etat ne fait rien, on répond en disant que l’Etat ne peut pas bouger du moment qu’il n’existe pas. En Algérie, la population détruit son propre environnement pour se complaire dans la gabegie, pendant que les anti-baron Haussmann de l’aménagement urbain laissent faire. Pauvres de nous.


Note :
1. Coran, sourate 2 : 31.

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